« C’est la danse des nanars
Qui barbouillent dans tous les sens
Les fourgons dont ielles ont marre
Avant d’allumer l’essence »
— chanson populaire
Dimanche 23 avril 2017
Anderlecht, la nuit. Y a d’la buée qui sort de ta cagoule. Tu découpes un trou de souris dans un grillage, pas n’importe lequel. Celui qui protège un parking pourri sur lequel sont stationnés 4 combis de police. T’ouvres ton bidon, ça sent fort. Gloup gloup sur les roues arrière. Tu t’accroupis et t’allumes. Le temps d’apprécier la vue des fourgons pris dans les flammes, et tu repars. Le cœur qui bat plus vite. Ça colle sous tes aisselles, mais ça décolle dans ton crâne.
T’as fait ça parce que c’est pas permis. T’as fait ça parce que ça fait peur. T’as fait ça parce que ça fait rire aussi. T’as fait ça parce que t’as pas envie de rester assis à regarder défiler toute cette merde. T’as fait ça parce que tu pouvais l’faire. T’as fait ça parce que « ça sert à rien ». Mais t’as fait ça parce que tu veux choisir ta vie. Et dans ta tête y a plus d’grillages et plus d’combis. Dans ta tête y a plus qu’des sourires et des incendies.
En solidarité avec les compagno-ne-s accusé-e-s de braquage à Aachen.
Et forcément, t’as aussi une pensée enflammée pour Krèm et Kara, inculpé-e-s pour l’incendie d’une bagnole de flics à Paris en 2016. Et un zoubi à Damien.
Vive le feu
Vive les fous
capuche et tendresse
[Indy Bruxelles, lunid 24 avril 2017]