Mercredi 30 janvier à Tel-Aviv, plusieurs centaines de personnes ont exprimé leur rage contre la police et ses exactions racistes, après qu’un jeune israëlien d’origine éthiopienne a été abattu par les flics deux semaines auparavant. La manif a bloqué d’importants axes routiers. Mais certains groupes n’ont pas voulu en rester à une marche pacifique et, à la nuit tombée, se sont mis à saccager ce qui les opprime et les détruit, sous le brouhaha des slogans anti-police qui fusaient.
C’est en arrivant sur le boulevard Ibn Gabirol que des groupes ont dévié du trajet prévu, se sont mis en action et ont saccagé ce qu’ils pouvaient. Au moins une terrasse de café a été dévastée, des voitures et des vitrines de commerces ont été vandalisées et un journaflic s’est mangé des coups.
Au total, six flics ont été blessés après avoir reçu divers projectiles (pierres, bouteilles…) et onze émeutiers présumés ont été arrêtés.
Plus tôt dans l’après-midi, « les protestataires ont bloqué d’importants axes routiers de Tel Aviv. Sur certaines pancartes, on pouvait lire « All lives matter » (Toutes les vies comptent), un slogan en référence au mouvement de protestation « Black lives matter », (les vies des Noirs comptent) lancé aux Etats-Unis pour dénoncer les violences policières contre les Afro-Américains. »
Voici ce que dit RFI, 31.01.2019 : « Vendredi 18 janvier, Yehuda Biadga a été tué dans la ville de Bat Yam, une banlieue sud de Tel Aviv. La police avait reçu un appel de la famille de ce jeune homme de 24 ans. Selon les forces de sécurité, le signalement indiquait qu’il était armé d’un couteau et qu’il pourrait chercher à s’en prendre à ses parents avec lesquels il aurait eu une violente dispute. Repéré dans la rue par deux policiers, le jeune homme – toujours équipé de ce couteau – s’est dirigé vers l’un d’entre eux. Le policier a alors tiré deux balles dans la partie supérieure de son corps. La famille a rapidement dénoncé une utilisation excessive de la force, soulignant qu’elle avait signalé que Yehuda Biadga souffrait de troubles mentaux et que les policiers étaient aussi équipés d’un taser, ce pistolet qui permet de neutraliser un suspect par électrocution, mais qu’ils n’en ont pas fait usage. […] En mai 2015, les manifestants dénonçaient déjà les violences policières et le racisme à leur encontre. Il y a en fait aujourd’hui plus de 135 000 Israéliens d’origine éthiopienne, arrivés majoritairement à partir de 1984.
Le racisme envers les personnes d’origine d’Afrique de l’Est est quotidien en Israël. En juin 2018 par exemple, « le deuxième groupe viticole du pays avait exclu ses employés d’origine éthiopienne de certains stades de la production afin de ne pas faire perdre au vin son caractère casher, c’est-à-dire conforme aux rites religieux juifs : leur judéïté était contestée ».
[Reformulé de la presse israelienne anglophone]