A Fondettes (Touraine), le groupe suédois Sandvik (43 000 salariés dans le monde, 1 milliard 300 millions d’euros de bénéfices en 2017) entend fermer l’usine de production de « plaquettes carbure » pour l’industrie, et la délocaliser. Les 161 licenciés se battent depuis novembre 2018 non pas pour maintenir leur boulot, mais pour arracher un maximum de fric à Sandvik. Alors que les négociations sous la houlette de la CGT et la CGC traînaient en longueur depuis deux mois, le 17 janvier après une énième réunion avec la direction des ouvriers dégoûtés ont visité les bureaux. Ils se sont lâchés sur « du mobilier, des chariots et des classeurs » de la direction, mais ont aussi « dégradé des pointeuses et des plaquettes en carbure, produit-phare de la production. »
Et là, miracle, entre une CGT qui craignait que sa base s’en prenne maintenant au sacro-saint outil de travail (les machines et pas seulement le stock) et une direction qui a compris que son partenaire social ne maîtrisait plus tout, un accord a été trouvé quelques jours plus tard (23 janvier). La prime de départ volontaire passera notamment de 22 000 à 47 000 euros et les salariés âgés de 50 à 54 ans vont bénéficier de 30 mois de congés de reclassement. Qui sait combien ils auraient réussi à gratter en commençant par là, sortir du cadre syndical qui condamne par principe toute violence » venue d’en bas ?