La prison pour personne ! Même pas pour les dominants !

L’objet de cet article n’est pas d’analyser le mouvement des Gilets Jaunes, mais plutôt de montrer à quel point certains révolutionnaires sont prêts à accepter et défendre n’importe quelle composition, quitte à répandre l’idéologie de ce monde autoritaire, à défendre ses forteresses et monstruosités.

Les frontières, le travail, la prison et le manque de solidarité face à la justice et la répression qui en découlent, ne sont absolument pas remis en question au sein de ce mouvement. Après tout, chaque parti(e) de ce mouvement, des fachos à l’extrême-gauche, défendront les leurs au sein de ce mouvement fourre-tout, au sein duquel les personnes isolées ne recevront aucune forme de soutien ou de solidarité. Sauve qui peut, comme dirait l’autre. Toutes ces abominations de ce monde sont même renforcés par une grande majorité des parti(e)s qui le composent. Et pas uniquement de la part de celles/ceux qui remplissent les rangs des fascistes et de la Réaction, des conservateurs ou des bonnes gens, des petits patrons qui voient désormais trop d’injustice fiscale ou autres beaufs sexistes et homophobes. Certains révolutionnaires qui se disent invisibles nous gratifient d’une apologie de la taule, comme en atteste la publication du tag « Macron en prison » réalisé à Paris le 8 décembre, ou encore d’une affiche des « militants » de la Plaine à Marseille, qui proclame « Gaudin aux Baumettes ». Ces deux exemples sont tirés du site proto-appelliste « la rue ou rien ».

Quoi de mieux pour se faire accepter dans une révolte, ici celle des « Gilets jaunes », que de renier une des bases du mouvement révolutionnaire. Et je parle de celle de la lutte contre la prison, toutes les prisons.

Mais peut-être que c’est une période révolue pour certains, ou plutôt que leur autoritarisme (comprendre aussi leurs barbouzeries) exercé sur la ZAD de Notre-Dame des Landes il y a peu les a tellement décomplexés qu’ils en viennent à faire l’apologie de la taule ?

En plus d’entretenir la confusion, il n’y a rien de plus populiste que de se ranger derrière LE PEUPLE, LA NATION EN LUTTE, quitte à mettre de côté les antagonismes sociaux et les intérêts de chacun – (petits) patrons/commerçants et exploités, riches et pauvres, patriotes/nationalistes et internationalistes… Il paraît même que maintenant, chanter la Marseillaise c’est devenu funky chez les révolutionnaires, même quand c’est juste « Aux armes citoyens » (Le citoyen, ce nouveau sujet révolutionnaire). C’est précisément ce que j’appelle faire de LA POLITIQUE.

Les prisons sont à raser, et c’est vers cela que devrait tendre toute insurrection selon moi. Ma volonté, en tant qu’individu, d’en finir avec toute autorité, toute hiérarchie et donc tout État n’est pas négociable, y compris lorsqu’il s’agit de rejoindre une masse jaune fluo qui se révolte.

Pour la liberté totale. Pour l’Anarchie.

 

[Publié sur indymedia nantes, mardi 11 décembre 2018]

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