La semaine au lycée Jacob-Holtzer de Firminy a commencé sur les chapeaux de roue. Par un blocage imprévisible et sauvage, sans revendication apparente. « Ne demandons rien, bloquons tout » pourraît être ici une variante au célèbre slogan « ne demandons rien prenons tout ». Perturber la normalité du travail et la domestication de l’école suffit en tant que tel pour s’insurger à tout moment, sans calendrier ni mots d’ordre des profs et des syndicats lycéens réformistes.
Lundi 19 novembre vers 10h, un groupe de jeunes érigent des barricades devant l’entrée du lycée, très vit rejoint par d’autres enragés. Des poubelles crament et la porte principale du lycée est fermée pour éviter une propagation à l’intérieur de l’établissement. À midi, plus d’une centaine de jeunes se regroupent et se mettent à attaquer les policiers. Des véhicules garés dans la rue sont endommagés, des projectiles lancés contre les forces de l’ordre qui ont riposté très rapidement. Du linge de l’hôpital a même été dérobé sur des étendages et brûlé. Les agents équipés de gilets pare-balles et de boucliers ont bloqué l’accès au lycée ainsi que les rues voisines jusqu’en milieu d’après-midi. Les personnels de l’établissement craignent que cette explosion de rage impromptue contamine d’autres personnes et se reproduise le lendemain.
[Reformulé de la presse locale, 19.11.2018]