Marseille, France : Quatrième semaine de lutte à La Plaine

Quatrième semaine de travaux sur la Plaine

Jeudi 1er novembre, le soir de la manif’, du sabotage sur les liens entre les blocs est opéré à l’intérieur du mur d’enceinte.

Vendredi soir, tandis que des concerts sauvages se tiennent dehors, au pied du mur, des gens s’agitent à l’intérieur afin de préparer l’action qui va suivre. Deux parties du mur sont tirés à la corde et finissent par tomber par terre, ouvrant ainsi un passage vers l’intérieur. (les parties de mur pesant plus de 2,5t chacune). Des gens passent un bout de soirée dedans. Après l’arrivée de la flicaille, un réservoir de projectiles est mis à disposition du quartier (un container à verre est éventré par des flammes).

Samedi matin, les deux morceaux de mur sont redressés par des ouvriers.
Le soir, une nouvelle équipe s’active à l’intérieur afin de préparer l’action du lendemain soir.

Dimanche soir, quelques centaines de personnes assistent, joyeux, à l’effondrement de cinq parties du mur. Plus tard, de petits accrochages avec la bleusaille s’en seraient
suivis.

Lundi, les blocs sont remis ou remplacés et les travaux reprennent.

Mardi, le portail d’accès au chantier est installé, facilitant ainsi les entrées et sorties pour le chantier, mais aussi l’installation de quatre maîtres chien, notamment la nuit, à l’intérieur de l’enceinte, complexifiant par la même occasion l’action directe clandestine
nocturne.

Mercredi, un deuxième portail est installé.

Jeudi, des arbres commencent à être déracinés afin d’être replantés dans un autre quartier. Désormais, seule une riposte massive et offensive du quartier sera en état de nuire ou de faire interrompre le chantier. Mais ce n’est pas parti pour.

Et le drame survenu en ce début de semaine à la rue d’Aubagne, dans le quartier d’à côté, à Noailles, concentre les regards, les énergies et les solidarités. À l’heure où j’écris trois immeubles se sont effondrés, six corps ont été retrouvés, des dizaines de personnes ont été évacués pour un temps indéfini, mais le bilan devrait s’alourdir.

Je pense que cet événement ne va pas arranger les volontés citoyennistes de beaucoup de personnes. On entend partout des points de vue étatistes sur cette histoire. Des parallèles sont allègrement, et justement, faits avec le chantier de la Plaine. Mais c’est à chaque fois pour entendre des regrets à propos des instances marseillaises de l’Etat qui n’auraient pas les bonnes priorités (alors que du point de vue du capital et de son protecteur, l’Etat, se sont tout à fait les bonnes ; elles ne peuvent être autre) et qu’il suffirait de les inverser pour que ça aille mieux.

A suivre…

CSH

[Reçu par mail]

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