Ce samedi 22 septembre en début d’après-midi était prévue une « manifestation festive » contre l’extrême-droite et leur QG, « L’Alvarium », dans le cadre d’un festival intitulé « A l’Ouest mais toujours antifasciste » et organisé par le Réseau Angevin Antifasciste (RAAF). Cette manif fut donc festive, sauvage même, régénérant un peu l’antifascisme de ces derniers temps.
Entre 200 et 300 personnes cagoulées ou cachées par des parapluies, ont pris la tête du cortège. Dès le début, de nombreux tags, faisant notamment écho à l’assassinat de Clément Méric, fleurissent sur les murs, tandis que plusieurs agences bancaires sont attaquées: les vitres du Crédit agricole, boulevard Saint-Michel, sont brisées. Même sort pour deux autres agences de la Société Générale et de la Caisse d’Epargne. Un départ de feu dans une agence de la BNP Paribas, ainsi que des affrontements avec la flicaille, illumine même la fin de manif. Plusieurs véhicules de police se font caillasser. Six personnes auraient été interpellées.
On notera la distanciation du collectif antifasciste local à travers un communiqué publié le soir même et qui, par la même occasion, décide d’annuler les rendez-vous restants du festival.
Il semblerait que le tumulte angevin se soit poursuivi jusque tard dans la nuit puisque le local des fachos a été la cible d’un incendie. Deux personnes auraient malheureusement été interpellées. Lors de la manif, les flics avaient barré la route au cortège qui tentaient de se rendre devant l’Alvarium. Rappelons que mi-juillet, ce même repaire de fascistes avait déjà été visé pr deux tentatives d’incendie: le soir du 15 juillet, un fumigène aurait été lancé sur le balcon et aurait été éteint en quelques secondes par les pompiers, sans que le feu ne provoque de dégâts. Le second incendie a eu lieu vendredi 20 juillet. Les forces de l’ordre ont été requises aux alentours de 19 h 15 par les locataires de l’appartement qui fait office de local associatif: une poubelle en feu a été déposée sur le balcon. Les dégradations sont légères, avec un volet noirci sur sa partie basse.
Un récit de la manif publié sur indy nantes (dimanche 23 septembre 2018):
Autour de 14H, plus de 500 manifestants s’élancent à un rythme tranquille dans le centre-ville, en chantant des slogans […] Quelques passants se joignent au cortège. Dès le début du parcours, une banque est déménagée dans une ambiance relativement calme, mais inattendue et inhabituelle pour la ville. La manifestation peine à garder le rythme. Des tags fleurissent sur les murs. Le défilé continue, en déviant parfois sa trajectoire à cause des forces de l’ordre. Quelques vitrines de banques sont esquintées à nouveau.
Peu après, les organisateurs appellent à la dissolution du cortège devant l’hôtel de ville. Un parcours qui semble trop court pour environ 200 manifestants qui continuent en direction du local fasciste, après avoir construit des ébauches de barricades. La présence policière se fait alors plus visible. Arrivé dans la rue de « L’Alvarium », le cortège est bloqué par une imposante ligne de gendarmes, mais recule sans heurts. Plus tard, des véhicules de police reçoivent des projectiles. Alors que la plupart des manifestants sont dispersés, quelques banques sont à nouveau prises pour cibles. De la fumée s’échappe d’une vitrine. La police mène alors une chasse à l’homme dans le centre-ville, et 7 personnes sont arrêtées.
Des confrontations auraient eu lieu en parallèle. Un journaliste évoque le passage à tabac d’une personne reconnue comme « antifa » par un groupe d’extrême droite, en terrasse d’un bar. Par ailleurs, la soirée festive qui devait conclure la journée est malheureusement annulée.