Depuis quelques temps un débat agite les consciences de la ville de Besançon (Doubs) : pour ou contre l’arrêté anti-mendicité pris par le maire Fousseret (ex-PS, aujourd’hui LREM) qui prévoit des amendes de 38 euros pour les SDF, valable « du 9 juillet et jusqu’au 30 septembre, du lundi au vendredi, de 10 heures à 20 heures » ? Samedi 18 août 2018, des
politiciens locaux (France Insoumise, d’anciens élus PS) avaient appelé symboliquement à s’asseoir par terre place Pasteur pour protester contre l’arrêté, après avoir pétitionné et lancé le hashtag #je suis assis.
Tout aurait pu s’arrêter là, dans le grand cirque de la politique, si un élément perturbateur n’était pas venu un peu bousculer la donne : l’action directe. C’est ainsi que cette même nuit du 18 au 19 août, la plupart des distributeurs de billets de plusieurs agences bancaires (dont une de la BNP et une autre du Crédit Mutuel au centre-ville, ainsi que deux de La Poste et deux du Crédit Agricole – celles dans la Boucle et de la rue Battant) étaient mis hors service, à coup de bombe de peinture et de marteau. Sur les quatre DAB de la rue Battant, trois ont eu leurs écrans fracassés. Un grand tag était également laissé sur la mairie « Pas de banque, pas de mendians », signé d’un ACAB que la presse locale a pris soin de traduire à ses lecteurs d’un «tous les flics (ou tous les capitalistes) sont des salauds».
C’est sûr qu’entre s’asseoir avec des politiciens et se lever quand dorment les braves travailleurs, il y a un gouffre : celui qui sépare la passivité de l’indignation citoyenne et le fait d’agir contre le réel sans délégation. Et il n’y a pas que les salauds visés qui comprendront la différence.
Les deux DAB du Crédit Agricole de la rue Battant explosés