Petite chronique des évasions estivales des prisons pour étrangers:
1 – Toulouse
Dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 août 2018, quatre sans-papiers du centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu (Haute-Garonne), ont réussi à s’évader de ce bâtiment situé aux bouts des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Ils sont passés par les toits. Un a été rattrapé, il est passé au tribunal le 10 août et a pris 1 mois ferme. Là
on a appris que « quarante-cinq minutes plus tard [après l’évasion], il est repéré par les personnels du peloton de surveillance de gendarmerie (PSIG), en intervention pour un vol de câbles électriques, dans le secteur du stade de Cornebarrieu en compagnie de l’un des quatre «évadés». Celui-ci est parvenu à prendre la fuite une nouvelle fois mais le prévenu
a été interpellé ». Les trois autres courent toujours, bonne chance à eux.
2 – Palaiseau
Dans la nuit du 9 au 10 août 2018, deux sans-papiers (un Tunisien et un Algérien) du centre de rétention administrative (CRA) de Palaiseau (Essonne), ont réussi à s’évader de ce bâtiment situé près des pistes de l’aéroport d’Orly. Ils se sont évadés en passant par le skydôme (hublot de toit servant de puits de lumière) puis ont franchi les grilles sans
qu’aucune alarme ne sonne. Bonne chance à eux !
3 – Lyon
Selon les journaux, le 31 juillet 2018 au soir dans le centre de rétention administrative (CRA) de l’aéroport Saint-Exupéry (Lyon), « plusieurs matelas ont été brûlés avec la volonté de permettre aux détenus de disparaître et s’évader dans la fumée ». Trois sans-papiers algériens sont passés en comparution immédiate : deux écopent de six mois de prison ferme, et un autre un mois ferme. Ils sont actuellement à la Maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Selon le tribunal, à base d’interprétation de caméras, « l’un est entré dans une chambre avec un drap enflammé, l’autre a étalé du dentifrice sur l’une des caméras, et le troisième a été aperçu en train de tenter de fuir ».
Au tribunal, selon la presse locale, on a appris que ces incendies de matelas visaient peut-être une belle évasion collective : « Leur idée : créer une diversion pour permettre « à tout le monde de sortir du centre ». « Vous n’avez pas eu conscience que votre geste aurait pu avoir des conséquences dramatiques si le CRA avait brûlé ? », interroge la présidente. – Tout le monde était prêt à s’évader et attendait dehors ! – Sauf le personnel ! ».