Surfant sur l’apathie du plus grand nombre, le fond de l’air xénophobe et les agissements de groupes fascistes, le pouvoir étend son arsenal répressif_(doublement de la durée maximale de rétention, agrandissement des CRA, assignations à résidence, PRADHA etc.), et multiplie les coups de pression envers des individus solidaires afin de dissuader toute velléité d’entraide et de révolte.
L’armée est déployée dans les Alpes depuis plusieurs années, en renfort des patrouilles de la PAF et de la gendarmerie. Ces sales uniformes quadrillent les zones frontalières à grands renforts de drônes et d’hélicoptères pour traquer les indésirables. Ils multiplient les contrôles sur les routes et dans les gares, les perquisitions aux domiciles hébergeant des personnes migrantes, poussant celles-ci à emprunter des chemins toujours plus périlleux.
Ces charognes sont responsables de la mort de milliers de personnes, que ce soit lors du passage de frontières soi-disant « naturelles » (Méditerranée, Alpes, Manche), de leur enfermement ou de leur expulsion.
Rafles dans les transports et harcèlement policier à l’œuvre dans certains quartiers participent des mêmes logiques autoritaires et capitalistes, visant à dégager les pauvres des centre ville. Les urbanistes tiennent à faire « place nette » pour les touristes friqués, les investisseurs et les entrepreneurs « cools ».
Et voilà que se développe en PACA un « pôle d’excellence » concentrant des centaines d’entreprises, de laboratoires de recherche publics ou privés (etc.) qui travaillent, entre autres dégueulasseries, sur la sécurité intérieure et la surveillance des frontières. Les crapules qui mettent au point drônes (servant aux frappes « ciblées », à surveiller les frontières, les manifs ou les infrastructures dites « sensibles ») et logiciels de traitement des images (permettant la détection des comportements « suspects ») pullullent tout autour de nous, à portée de crachat. À moins de s’en prendre aux hôtels hébergeant les condés, aux boîtes impliquées dans la construction, la gestion des CRA, PRADHA, CAO… ou de tenter de mettre des bâtons dans les roues des contrôleurs et autres uniformes, partout où on les croise?
Pour s’attaquer aux Etats et leur volonté de contrôle total des populations, au racisme mortifère et au capitalisme qui broie nos vies, il est temps de développer des dynamiques de lutte sans concession.
Des passages de frontière aux tentatives d’empêcher les expulsions, des (complicités d’) évasions à la solidarité vis à vis des révoltes qui secouent régulièrement les centres de rétention, des attaques visant les rouages de la machine à enfermer et à expulser à celles dirigées contre les développeurs de technologies de mort… Autant de cibles que de manières de… Déchaînons la liberté !
[Publié sur Vallées en Lutte, samedi 16 juin 2018]