En écho à la décision de la coordination nationale de solidarité avec les migrant-e-s de Lyon du 24-25 mars, nous avons décidé par cette action de visibiliser les entreprises privées (dont beaucoup sont des multinationales bien connues) ou associations qui participent de près ou de loin au bon fonctionnement des centres de rétention (construction, rénovation, hôtelleries, restauration, entretien, etc.).
Action contre Vinci, sous-traitant complice de la politique d’enfermement
Vinci participe via ses filiales à la maintenance des CRA de Bobigny, Marseille, Sète, Nice (draps, nécessaire de toilette, nettoyage des vêtements) et est en charge de la conception et construction d’un nouveau CRA à Mayotte.
Action contre Air fRance, rouage de la machine à expulser
Comme d’autres compagnies aériennes européennes (British Airways, Iberia, KLM, Lufthansa), Air fRance joue son rôle de collabo dans la déportation d’étrangers depuis des années. Et même, selon une hôtesse de l’entreprise à qui il est signalé que personne ne sait ce que deviennent les expulsés une fois débarqués, elle ajoute : « Oui, je sais, nous renvoyons aussi des personnes dans des pays où ils risquent la peine de mort ». (Source : Mediapart)
Cette entreprise s’est faite entendre récemment sur son refus d’appliquer la nouvelle loi qui l’oblige de sous-traiter les expulsions à l’aide de compagnies de sécurité privées. Mais qu’on ne s’y trompe pas, sa réaction est motivée par des raisons économiques liée au coût de ces opérations. Et pour s’en prémunir l’entreprise argue que c’est à l’État de se charger des expulsions et invite la PAF à faire son travail. Air fRance réaffirme ainsi tout son accord avec ces pratiques dégueulasses qui ne la dérangent pas du tout, tant qu’elle n’a pas à les payer. (Source : Streetpress)
Action contre la société de nettoyage ONET
La société de nettoyage ONET détient le marché de l’hôtellerie, la restauration, l’hygiène des locaux et des personnes dans plusieurs Centre de Rétention Administrative français (dont celui de Lyon Saint-Exupéry)
En novembre 2017, près d’une centaine de salarié.e.s de ce géant du nettoyage avaient mené une grève de plusieurs semaines pour dénoncer leurs conditions de travail indignes. Nous saluons la détermination de ces grévistes et leurs assurons tout notre soutien.
Avec un chiffre d’affaire de 1.9 milliards d’euros en 2017, ONET fait son beurre sur l’exploitation de travailleuses et travailleurs précaires tout en participant à la machine à expulser.
Détruire des vies humaines n’est pas un business, c’est un crime !
Sabotons leur machine de mort !
Sans l’ensemble des structures qui participent à cette machine, pas de centre de rétention (CRA). Ces dernières sont le rouage indispensable du bon fonctionnement de la machine à expulser, machine qui broie en France des 10aine de milliers de vies chaque année. Tout dernièrement, la loi asile-immigration compte prolonger l’enfermement sans jugement des migrant-e-s de 45 à 90 jours. Elle va créer des milliers de sans-papiers supplémentaires chaque année, et remplir les CRA. Notre action s’inscrit aujourd’hui dans la lutte pour la destruction des centres de rétention, pour le retrait de la loi asile-immigration et de toutes les lois racistes, pour la liberté de circulation et d’installation de chacun-e, pour l’abolition des frontières et du capitalisme.
Nous appelons à multiplier ces initiatives aussi longtemps que cela sera nécessaire !
[Repris de Rebellyon, Jeudi 31 mai 2018]