Rennes: 5 poids lourds en moins…
Dans la nuit de dimanche à lundi, des camions ont été pris pour cible sur le site de l’entreprise » vegam – vern aliments » qui produit des aliments pour l’élevage.
Cette entreprise a été attaquée parce que c’est un rouage de l’exploitation animale et plus largement de la domestication du vivant. C’est ce système, qui place toujours l’humain au centre des intérêts, que nous voulons détruire.
C’est aussi une attaque contre la propriété privée dont les agriculteurs/éleveurs sont les garantes. Il suffit de se promener en dehors des métropoles pour se rendre compte que les « campagnes » ne sont pas moins contrôlées, aseptisées et organisées dans la perspective d’être exploitées. On ne compte plus les kilomètres de barbelés qui cloisonnent les espaces, enferment et entravent la liberté des êtres vivants.
Avec le développement des sciences et technologies, ce processus de domestication va toujours plus loin. Un pas de plus pour transformer les êtres vivants en marchandise.
On pense que même autogéré, à échelle humaine ou dans le « respect » de l’animal, faire de l’élevage nous fait bien trop penser aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles. Et qu’aucune situation d’enfermement ne nous laisse indifférents, qu’elle se situe au sein d’un élevage intensif ou dans un projet d’autonomie alimentaire.
Visiblement, il suffit d’un dispositif incendiaire (bouteille plastique de 1,5L avec un cube allume-feu accroché dessus) placé sous l’une des roues avant, pour faire brûler un poids lourd.
Que ce soit ça ou autre chose, les cibles ne manquent pas, tant les choses à détruire sont nombreuses.
On a choisit d’écrire pour que cet acte soit comprit comme il a été pensé, qu’il n’y ait pas de ré appropriation. Et parce qu’on aime, lorsque des actes nous touchent, savoir que celleux qui les ont fait ont des raisons communes à ce qui nous fait du sens. Et enfin pour transmettre des techniques.
Cependant, si on communique sur cet acte ci, on veut parler du fait que dans nos vies, nous faisons des attaques quotidiennes non communiquées et pourtant pas moins importantes; attaques contre nos constructions personnelles oppressives (que nous sommes loin d’avoir dépassées), ripostes contre les situations d’agressions, tentatives de destruction des normes de façons diverses, soutenir nos proches et se laisser soutenir pour détruire les rapports de compétition qu’on a voulu nous imposer, etc…Et, quand l’énergie personnelle et collective le permet, on souhaite aussi détruire du matériel et nuire à des personnes qui participent et entretiennent des logiques qui nous écrasent.
Chaleur à toutes les personnes qui se reconnaîtront dans ces actes et ces idées et qui partagent l’envie de les répandre.
[Publié sur indymedia nantes, jeudi 8 mars 2018]