L’école, cette prison pour mineurs va encore avoir le droit à ses réformes, nous pensons essentiels de construire une critique radicale de l’école face aux discours réformistes et parlementaristes qui émergent dans nos lycées et nos facs.
L’école est l’appareil étatique qui se charge de dresser, museler et tuer l’individualité et les solidarités. On nous enferme, durant des heures, des jours et des années dans ces obscures salles qui ne laissent que peu de place à la lumière de nos révoltes. Tous les jours c’est le même bourrage de crâne, on nous gave de théorèmes, d’histoire nationale, de morale, dont personne ne comprend l’intérêt. Elle régule et gère notre vie, tous les jours on est forcé à se lever tôt, à manger à heure fixe, à ne pas sortir avant que l’on nous l’ait autorisé. L’école est une prison. L’école nous brise. Elle brise les solidarités en nous poussant à la compétition entre élèves alors que nous pourrions nous unir pour se débarrasser des profs et de l’administration.
On nous apprend à obéir, s’il on désobéi nous sommes punis. On nous apprend à travailler, s’il on pas de bonnes notes, les rappels à l’ordre et les sanctions tombent. On nous fiche, on nous encadre, on nous tue. Et après on veut nous faire croire que tout cela est essentiel, bon pour nous, que l’on souhait que l’on réussisse, que l’on ait un travail, un avenir. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de réussite et d’avenir ? Finir cadre, ouvrier, trimer 35h par semaine en s’abrutissant sur un ordinateur ou une machine. Être marié, avoir deux enfants, un 4×4 et une maison en banlieue ? Au diable tout cela ! Cette réussite est celle que la société veut nous donner, pas celle que nous voulons. Nous ne voulons d’ailleurs pas de réussite non plus, nous ne voulons ni d’ « avenir » ni d’école. C’est pourquoi nous voulons brûler les écoles et tout ce qui nous pourri la vie. Cette loi de sélection pour l’université n’est que l’application logique du principe de contrôle et de sélection de l’Etat, que l’on trouve au travail, dans les transports en commun, dans la rue. Qui, dès la primaire nous oriente et nous gère en nous envoyant soit en SEGPA soit en classe « normale » de 6ème, qui en 3ème nous envoie vers le Pro ou le « Général » selon si nous lui serons plus utile dans l’une ou l’autre de ces filières, qui nous redirige en fin de seconde selon « nos capacités et nos envie » dans une filière spécialisée. Le tri à la fac n’est donc pas une « loi ignoble de plus du gouvernement Macron », c’est la continuité de cette logique de sélection dans les études supérieures. On voudrait nous enfermer dans des boites alors que nous venons seulement de palper certains plaisirs de la vie, l’amour, la sexualité, le tabac, le fait d’avoir une pensée qui se construit… La démentielle entreprise de pourrissage de nos vies par l’Etat n’est donc pas qu’une histoire de sélection à la fac, mais une histoire d’Etat et de fac. C’est pourquoi nous voulons détruire, sous toutes leurs formes les prisons qui enferment nos rêves et nos désirs. Révoltons-nous contre les profs, contre les conseillers d’orientations, contre les surveillants, contre l’administration, contre tout ce qui veut nous gérer. Mort à l’école ! Mort aux prisons ! Mort aux frontières ! Vive la Révolte !!
Des élèves
[Publié sur indymedia nantes, jeudi 22 février 2018]