Tous les ans à la même période (février/mars) a lieu le Carnaval des Gueux à Montpellier. Cette année, le maire et la préfecture, pour rassurer les riches du centre-ville qui avaient subi de gros dégâts l’an dernier, ont déclaré quelques heures avant que le carnaval serait interdit: par conséquent, de lourds dispositifs du maintien de l’ordre ont été déployés un peu partout dans la zone: BAC, CRS, gendarmes mobiles et même un canon à eau. Force est de constater que ces tentatives d’intimidation véhiculées par les journaflics de la presse locale n’ont pas fonctionné: des enragés ont affronté la flicaille et attaqué le monde du capital, en s’acharnant notamment sur les encarts publicitaires de JCDECAUX.
A 19h, entre 50 et 200 personnes se sont rassemblées dans un premier temps sur la place du Peyrou d’après les journaflics. Ils n’ont pu pénétrer dans le quartier de l’Ecusson, entièrement bouclé par les unités anti-émeutes. Mais après les sommations des flics, la foule se sont dispersés dans les rues en direction de la cours Gambetta.
A 20 h 30, ça se rassemblait du côté de la Pleine Lune, place Salengro, alors que les forces de l’ordre quadrillaient tout l’Ecusson. Mais c’est aux alentours de 21h qu’ont commencé les permiers affrontements du côté du cours Gambetta: les émeutiers ont affronté les flics à coups de tessons de bouteille et pavés. Des poubelles ont été brûlées et des panneaux de pub détruits au milieu des fumigènes et des lancés de fusées contre les keufs. Selon le parquet, quatre policiers ont été blessés, dont un d’entre eux aurait été grièvement blessé au visage: « Un individu cagoulé a agressé par derrière un fonctionnaire de police à l’aide d’une bouteille d’eau glacée », écrit un syndicat de flics. D’autres sources (telle que le Métropolitain) affirment que ce policier, faisant partie de la BAC aurait « été malmené, jeté à terre et a eu le visage littéralement lacéré du menton au nez avec un tesson d’une bouteille vide », bien qu’il portait un casque. Les policiers avaient fait usage de bombes lacrymogènes pour se dégager. L’assaillant présumé a été interpellé dans la foulée, formellement identifié par les autres bacqueux du groupe. Preuve que « son arrestation a été mouvementée », un médecin requis pendant sa garde à vue a estimé que sa rétention était incompatible avec son état de santé. Il était toujours en observation à l’hôpital dans la soirée de samedi 17 février, soit quatre jours après cette soirée émeutière.
Cinq personnes ont été interpellées à l’issue de la soirée, notamment pour violences envers les policiers. Les personnes arrêtées sont également inculpées pour « dégradations aggravées (autour de la place Saint-Denis, rue Balard, au encore place Salengro), mais aussi « participation à un groupement en vue de préparer des violences et des dégradations ». Samedi 17 février, on apprend qu’une des cinq personnes arrêtées a été condamnée à un an de prison, dont huit mois avec sursis, pour « dégradations en réunion, avec visage masqué« , indique Christophe Barret, le procureur de la République. Il est notamment accusé « d’avoir cassé un panneau publicitaire à coups de marteau » et d’avoir incendié un amas d’objets de chantier. Ces deux accusations reposent sur des images de caméras de surveillance de la ville. Toujours parmi ces cinq personnes, une autre a fait l’objet d’une ouverture d’information. « Nous avons saisi un juge d’instruction, qui a saisi le juge des libertés et de la détention, qui a placé [ce manifestant] en détention provisoire ». Les trois autres ont été remises en liberté.
Solidarité avec les inculpés !