Caso bombas 2 : fin du procès contre Juan, Nataly et Enrique
Pour la deuxième moitié de novembre est prévue la fin du procès, initié sous la loi anti-terroriste, pour les attaques qui ont eu lieu à Santiago (Chili) contre le Subcentro Escuela Militar [1], une rame de métro à la station de la métro Los Dominicos [2] et deux postes de police [3].
Le dit Caso Bombas 2 [4] a commencé il y a plus de deux ans, contre les compagnon.ne.s Enrique Guzman, Nataly Casanova et Juan Flores, qui depuis 7 mois sont sous procès sous la juridiction anti-terroriste. C’est ces jours-ci que le procès va enfin se terminer. Après les réquisitoires finaux, on attend le verdict, avec lequel la cour d’assises décidera de leur innocence ou culpabilité et sous quels chefs d’inculpation, puis, dans le cas d’une sentence de culpabilité, elle dictera les condamnations.
Il faut rappeler qu’après ce procès la défense et le parquet peuvent faire appel, et que donc même si celui-ci est un moment charnière dans l’engrenage judiciaire contre les compagnon.ne.s, ce n’est pas le dernier.
Nous rappelons les accusations et les condamnations que le pouvoir demande contre Enrique, Nataly et Juan :
- Enrique Guzman : accusé de la préparation de l’engin explosif utilisé lors de l’attaque contre le 1er Commissariat – Santiago Centre. Passé sous juridiction anti-terroriste, le parquet demande 10 ans d’emprisonnement.
- Nataly Casanova : accusée de la préparation de l’engin explosif utilisé lors de l’attaque contre le 1er Commissariat – Santiago Centre, d’avoir déposé l’engin explosif dans la rame du métro à la station Los Dominicos, de possession de matériel pouvant servir à la confection d’explosifs. Passée sous juridiction anti-terroriste, le parquet demande 20 ans d’emprisonnement.
- Juan Flores : accusé de la préparation de l’engin explosif utilisé lors de l’attaque contre le 1er Commissariat – Santiago Centre, d’avoir déposé l’engin explosif dans la rame du métro à la station Los Dominicos, d’avoir déposé l’engin explosif dans le Subcentro. Passé sous juridiction anti-terroriste, le parquet demande l’emprisonnement à perpétuité.
Solidarité combative face à l’inquisition démocratique !
NdT:
[1] l’explosion d’une bombe, le 8 septembre 2014, dans un centre commercial situé près de la station de métro Escuela Militar, d’où le nom
[2] le 23 juillet 2014.
[3] le 11 août 2014 deux attaques coordonnées ont frappé le 39e commissariat de El Bosque et le 1er commissariat de Santiago Centro.
[4] Affaire des Bombes 2, le premier « Caso bombas » ayant été une grosse affaire répressive visant les anarchistes chiliens il y a quelques années et qui s’est soldée par des non-lieux.
Pour rappel :
Le 18 septembre 2014, Juan Flores, Nataly Casanova et Guillermo Duran sont arreté.e.s à Santiago, accusé.e.s des attaques à la bombe qui ont eu lieu le 13 juillet (revendiqué par la Conspiration International de la Vengeance) et le 8 septembre (revendiqué par la Conspiration des Cellules de Feu – Chili). Ils récusent les accusations, mais se déclarent anarchistes.
Le 6 avril 2015 c’est au tour d’Enrique Guzman, compagnon solidaire et ami qui visitait les trois en prison, d’être arrêté. Entre temps, Guillermo est placé en arrestation domiciliaire (et plus tard il sera disculpé).
Le 14 avril 2015, les quatre commencent une grève de la faim pour obtenir :
- la libération d’Enrique,
- le transfert immédiat de Nataly depuis l’isolement vers une section où elle puisse avoir des contacts avec d’autres prisonnières et plus d’heures de promenade
- la fin du harcèlement de leurs proches,
- la fin des agressions de la part des matons et des sanctions disciplinaires à l’encontre de Juan et Nataly
- l’abandon des accusations basées sur les ADN
Fin mars 2017 commence le procès à leur encontre.
D’autres infos :
– un appel à la solidarité lors du début du procès
– une brochure solidaire (en anglais) avec des lettres des quatre compas
– la revendication des deux attaques signées CCF-Chili (la rame du métro à la station Los Dominicos et le Centre commercial Escuela Militar)
Lettre de Nataly Casanova, Enrique Guzmán et Juan Flores
Ces mots sont nés et se sont envolés depuis les cellules de la prison de San Miguel, l’Unité spéciale de haute sécurité et l’Ex-pénitentiaire, pour envoyer un salut de complicité que nous dédions aux compas qui ont organisé et donné vie à la convention de tatouage et art corporal Solidaridad à Flor de Piel [1] …
Avec ces premiers mots depuis les centres de torture, nous voudrions envoyer des remerciements fraternels et complices à ceux et celles qui, à l’intersection de la rébellion et de la créativité insubordonnée, ont organisé et ont participé à cette initiative anti-carcérale… une initiative solidaire avec ceux et celles qui sentent tous les jours le goût amer de la prison – la rage, la frustration et l’indignation de ne pas avoir la possibilité de matérialiser la guerre puisque ils et elles sont entouré.e.s de barreaux, des caméras et de matons…
En ce sens, nous partageons la même rage, frustration et indignation, contre les bâtards qui maintiennent et perpétuent cette société, qui emprisonnent nos vies et les vies de nos frères et sœurs… voilà pourquoi nous envoyons notre respect et amour fraternel à ces esprits conscients qui ne laissent pas d’espace à l’inaction et l’indifférence.
Il y a plus ou moins 7 mois, nous nous sommes retrouvé.e.s à la merci de la Police pénitentiaire, avec des fouilles quotidiennes et des transferts dans les tribunaux de l’État chilien, qui juge notre désir de nous en prendre à la Domination, un procès qui discute de notre participation supposée dans l’explosion de bombes dans la station de métro Los Dominicos, les commissariats 1 et 39 de Santiago et contre le Centre commercial Escuela Militar (des actions revendiquées par les compas de la Conspiration des Cellules de Feu – Chili et de la Conspiration International de la Vengeance).
Le procès est maintenant dans sa phase finale, suite au déploiement de l’arsenal juridique et du parquet, avec plus de 150 témoins, 80 experts, 230 documents et 640 pièces à conviction. Ce lundi, ils discuteront des jours (pas plus de 4) pour les réquisitoires finaux…
Avec un signal de complicité à l’encontre des compagnon.ne.s emprisonné.e.s à Korydallos (en Grèce), ceux à Ferrara (en Italie) et la multitude de frères et sœurs qui ont été emprisonné.e.s ou sont tombé.e.s dans cette guerre, nous vous disons au-revoir, nourri.e.s avec l’agréable saveur de la solidarité que vous avez partagée avec nous !
Nataly Casanova (Prison de San Miguel)
Enrique Guzmán (Unité spéciale de haute sécurité)
Juan Flores (Ex-Pénitentiaire)
[Traduit de l’anglais de 325 par Attaque]
NdT:
[1] « Solidarité à fleur de peau », qui s’est tenue le 4 novembre 2017 à Santiago.
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Santiago : sabotage de la ligne 4A de la métro (20 novembre 2017)
A l’aube du lundi 20 novembre on a saboté la ligne 4A du métro de Santiago, au niveau de la station La Granja. Nous ne pouvions pas permettre que la normalité suive son cours le lendemain des festivités électorales démocratiques [1]. Et pour nous ça n’est pas suffisant d’appeler à ne pas voter ; nous avons décidé de nous positionner contre l’État et ses logiques de contrôle et de domination de nos vies. Nous sommes contre l’État, une des plus hautes expressions d’une autorité qui torture et réprime ; nous sommes contre la démocratie avec les illusions de changement social offertes aux puissants et assumées par les citoyens.
Notre choix, dans ce processus électoral comme dans tous les autres, est la subversion permanente qui indique qu’une vie libre est créée par la destruction de l’ordre autoritaire et dans la violence nécessaire à l’encontre des oppresseurs et de leurs structures de pouvoir.
Avec ce sabotage, nous élargissons et portons le salut et la complicité solidaire à tou.te.s ceux/celles qui, sur ce parcours, se heurtent au pouvoir et ses défenseurs.
À nos/nôtres compagnon.ne.s séquestré.e.s dans les prisons de la démocratie : Nataly, Juan et Enrique, durant cette semaine quand l’État et ses autorités leur feront sentir le poids de leur vengeance. À Marcelo Villarroel, Juan Aliste, Freddy Fuentevilla, Joaquín García, Natalia Collao, Sol Vergara.
Solidarité avec les compagnon.ne.s incarceré.e.s pour l’opération Scripta manent, nos frères de la Conspiration des Cellules de Feu et le compagnon anarchiste Konstantinos Yagtzoglou, avec les compagnon.ne.s poursuivi.e.s par l’État brésilien dans l’opération Erebo.
Contre l’État et sa démocratie.
Notre seul choix est la violence organisée pour la libération totale.
Bande de sabotage Santiago « Brujo » Maldonado
[Traduit de la version italienne de CNA par Attaque]
NdT:
[1] Le 9 novembre, il y a eu le premier tour des élections présidentielles au Chili.