Ce jeudi 16 janvier se tenait le deuxième jour de procès contre les « trois du banc public » à Hambourg.
Tout d’abord, les avocats de la défense avaient demandé à ce que les trois accusé.e.s puissent avoir deux avocats chacun.e en raison de la procédure exceptionnelle (arguant notamment la longueur du procès). Le parquet s’y était opposé et ce mercredi 15 janvier, le tribunal régional supérieur lui a donné raison, en affirmant qu’un seul avocat suffisait pour chaque prévenu.e.
Ce jeudi, c’est donc le deuxième round de ce long procès. Environ 60 personnes sont venues apporter leur soutien aux trois compagnon.ne.s, les ont accueillis dans la salle par de longs et forts applaudissements ainsi que de chaleureuses accolades.
Comme lors de la première journée, les trois accusé.e.s n’ont pas voulu s’exprimer au sujet des accusations. Leurs avocats ont déclaré devant le tribunal correctionnel que leurs client.e.s exerçait leur droit à garder le silence.
Entre-temps, l’ambiance entre la défense et les deux procureurs devient de plus en plus glacial. Le procureur général Ralf Schakau a critiqué les interventions bruyantes venant des rangs du public et a demandé à la juge de donner un avertissement disciplinaire. « Le public doit se lever lorsque la présidente du tribunal entre dans la salle », s’est-il plaint.
L’avocat de la défense Alexander Kienzle a alors demandé à Schakau de ne pas perturber le déroulement du procès qui selon lui a besoin d’apaisement. Le proc a alors répondu que « c’est précisément ce type d’apaisement qui prépare le terrain aux actes extrémistes! ».
La journée de procès s’est terminée par l’intervention d’un avocat de la compagnonne inculpée, visant à savoir s’il y avait des flics en civil et des agent.e.s du renseignement intérieur présent.e.s dans la salle pour observer le procès. Il a rappelé entre autre que si c’était le cas, « la police devrait être exclue du procès, vu qu’ayant connaissance de son déroulement, elle – et d’autres autorités – pourraient influencer des témoins ou leur mettre la pression ».
Depuis le début de ce procès, des attaques ont eu lieu en solidarité avec les trois du banc public. A Tübingen et à Leipzig, des commissariats de police ont été pris pour cible, et à Berlin des pensées leur ont été adressées dans un communiqué revendiquant l’explosion des vitres d’un show-room immobilier.
Par ailleurs, on a appris entre-temps qu’une manifestation de solidarité avec les trois du banc public s’était tenue à Hanovre le soir-même du premier round du procès. Près de 100 personnes y ont participé.