Une révolte a éclaté dans un camp de l’ONU à Agadez au Niger, samedi 4 janvier 2020. Près de 90% du camp ont été réduits en cendres. Ils protestent depuis mi–décembre pour un traitement de leurs demandes du statut de réfugié plus rapide et leur acheminement vers l’Europe.
La police nigérienne affirme avoir “identifié 335 demandeurs d’asile soudanais” ayant participé à l’incendie de leur centre d’hébergement, un camp situé à 15 km d’Agadez, au centre du Niger. Selon Seyni Saidou, le procureur du tribunal de grande instance d’Agadez s’exprimant lundi 6 janvier à la télévision locale, le groupe a été “interpellé et mis à la disposition de la police” samedi 4 janvier.
Ces arrestations ont eu lieu après après que des centaines de demandeurs d’asile soudanais ont été délogés par les forces de sécurité des locaux du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) où ils avaient entamé un sit-in depuis le 16 décembre afin d’exiger l’accélération du traitement de leurs demandes du statut de réfugié et leur acheminement vers l’Europe. Tous ont fui la misère et l’esclavage en Libye.
« Une fois ramenés sur leur site dans des bus, ils ont d’abord mis le feu au camp » avant de s’en prendre « à coups de projectiles aux éléments des forces de sécurité » qui les ont escortés, a expliqué un responsable municipal cité par l’AFP. Sur les « 331 habitations » du camp, « 290 habitations et l’infirmerie ont été réduites en cendres« , ont déploré les autorités locales. Au moins deux personnes ont été blessées par les manifestants qui ont « cassé des vitres des bus ».
Avant l’incendie, quelque 1 400 migrants, majoritairement des Soudanais ayant fui depuis 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye, vivaient dans ce camp du HCR. Depuis 2018, ces Soudanais manifestent régulièrement à Niamey et à Agadez pour exiger l’accélération de leur procédure de réinstallation dans des pays d’accueil en Europe. Ils demandent notamment à être traités comme ces centaines d’Éthiopiens et d’Érythréens passés par Niamey et qui ont pu être réinstallés en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande.
Interrogé en décembre par l’AFP, le ministre nigérien de l’Intérieur a assuré que « les dossiers des Soudanais d’Agadez [étaient] en train d’être traités dans la célérité ».