Dans un article de pure propagande policière publié par le média Marianne ce mardi 3 décembre, qui détaille le lourd dispositif des forces de l’ordre mis en place par la préfecture de Paris pour la journée du jeudi 5 décembre 2019, on apprend quelques faits intéressants qui se sont produits lors du samedi émeutier du 16 novembre dernier pendant un énième acte des « gilets jaunes ».
Que par exemple, lors des affrontements place d’Italie, « la salle de commandement de la Préfecture s’est retrouvée en grande partie « aveugle » place d’Italie, de nombreuses caméras de vidéosurveillance de la place ne répondant plus. Vérifications faites, une armoire électrique centralisant l’alimentation des caméras fixes, aux abords de la place, a été sabotée en cours de manifestation. »
Le préfet Lallement, en annonçant toute une série de mesures contre-insurrectionnelles (parmi lesquelles le survol du ciel parisien par trois drones), prévoit entre autres de parer à ce type de sabotage à la source en « pré-implantant de nouvelles « caméras tactiques » en toute discrétion, [qui] devraient permettre à la salle de commandement de toujours surveiller certains points stratégiques, y compris si les caméras fixes sont dégradées ou privées d’alimentation électrique ».
Le 16 novembre a été l’occasion d’expérimenter une nouvelle technique de sabotage contre le maintien de l’ordre: l’apparition de « films plastiques », tendus en travers de certaines rues, dans le but de faire chuter des motards de la police, surpris par ces fils transparents. « Le 16, nous avons aussi constaté des dispersions de cônes métalliques et des clous destinés à crever les pneus des motos de la police », glisse une autre source en préfecture.
Enfin, l’article nous apprend que la capitale absorbera à elle toute seule la moitié des forces de l’ordre françaises, puisque cinquante-cinq unités lourdes seront déployées dans Paris (l’ensemble du territoire en comptant au total 160. Donc, compte tenu des congés et des repos, 120 à 130 opérationnelles à l’instant T .
Concernant les zones interdites: « La principale va de la porte Maillot à la place de la Concorde sur l’axe des Champs-Elysées, englobant l’Élysée et intégrant la zone Haussmann des grands magasins. Une autre entoure le Trocadéro, le pont d’Iéna, la Tour Eiffel et le Champ-de-Mars. Une troisième zone couvre l’esplanade des Invalides et s’étend à l’Assemblée nationale et à Matignon. Ces périmètres seront interdits à toute manifestation, sous peine d’amende. Pour couvrir ce vaste secteur, la préfecture prévoit l’immobilisation de vingt-neuf unités de CRS ou de gendarmes mobiles, épaulées par six unités de [motards de la] BRAV. Le reste des forces disponibles, soit vingt-six unités lourdes et dix BRAV sont positionnées autour des deux axes de manifestation prévus, rive droite, avec convergence place de la République, et dispersion place de la Nation. »
Le préfet Lallement réclamait encore plus de flics sur Paris pour cette journée (soit 10 unités de plus), mais « il a du revoir sa copie », car l’Etat doit aussi maintenir l’ordre dans les nombreuses villes de province.