Besançon, France : Récit de la manif du 12 septembre

Petit compte-rendu subjectif de la manif du 12 septembre à Besançon.

Près de 2000 personnes sont parties en manif sous une pluie battante de la place de la révolution. Première bonne surprise en arrivant, des panneaux JCDecaux ont été vidés de leur contenu gerbant et aliénant et portent désormais des messages contre le travail. De même que de nombreux autres encarts jalonnant le parcours de la manif.

Il n’y avait pas de cortège antiautoritaire délimité, mais les anarchistes étaient bien présents en ordre dispersé, avec un bon bloc de personnes encapuchonnées et cagoulées. Est écrit sur une grosse banderole sur fond noir « Le capital et l’Etat piétinent nos vies. En marche vers l’insurrection ! ».

Autant dire tout de suite que cette manif fut assez haute en couleur, pas sur les chasubles rouges des rangs syndicaux mais sur les murs et les façades d’agences bancaires, immobilières et d’assurances…

A peine le cortège élancé que les premiers œufs viennent s’exploser sur une agence assurance AXA. La rage est palpable et se fait entendre par des slogans du type « les patrons comprennent qu’un seul langage, Grève-Blocage-Sabotage », « A bas l’Etat, les flics et les patrons », les variantes « Pends-pends ton Macron/Patron et t’auras sa galette, pends-pends ton Macron/Patron et t’auras son pognon.. », « Ni Etat ni patron, Insurrection/Autogestion, etc… En passant devant le Crédit agricole et le Crédit mutuel, des œufs sont une fois de plus jetés en leur direction, avec plus ou moins de réussite vue la distance. Par ailleurs, de la peinture rouge a aussi été projetée sur l’office du commerce et de l’artisanat, ainsi que sur l’enseigne de l’agence immobilière NEXITY. En arrivant sur la rue de la république, les premiers tags font leur apparition : d’abord sur une agence Square Habitat du CA, « Feu aux banques » et un autre qui n’a pas pu être terminé à cause de l’intervention du responsable de l’agence sorti en furie. Ceci dit, ses ardeurs seront très vite calmées par des personnes du cortège. Un peu plus loin, une agence du CA se voient repeindre ses vitres de « voleurs, escrocs » et « A bas la propriété (A) ». Même sort pour l’agence EDF un peu plus loin. Un DAB d’HSBC est recouvert d’un (A) et le cortège continue en direction de la Grande Rue aux cris de « Li-Li-Libertad ! Anarkia total !» avec des keufs bien plus présents, notamment devant les agences bancaires du centre-ville. A chaque flic posté les agences, fusent des « Police nationale milice du capital ».

Sur les murs de la mairie, « Que crève le monde du travail (A) » est tracé à la bombe. La suite de la manif continuera jusqu’à la place de la révolution, avec des keufs positionnés dans les rues adjacentes. Un gros barrage de flics sera installé sur le pont battant. Plusieurs personnes se feront contrôler, dont une sera retenu au poste pendant deux heures. Le motif de cette rétention : possession d’une bombe de peinture noire. Il écopera finalement d’un rappel à la loi pour port de cagoule.

Loin de l’agitation des grandes métropoles et sans rentrer dans un chauvinisme malsain, on voit qu’à Besançon les personnes commencent à s’organiser pour agir de manière offensive, en petits groupes affinitaires, et ce pendant les manifs. Il semblerait que la lutte contre la loi travail de 2016 ait lancé une dynamique radicale au niveau local, qui n’est absolument pas retombée. On voit aussi que de plus en plus de personnes viennent dans le but de compliquer le travail d’identification des flics. Ce serait d’ailleurs une bonne chose si davantage d’antiautoritaires prenaient l’habitude de se ramener en manif avec des vêtements de couleurs noire ou/et sombres et, sans forcément se cagouler, se dissimuler le visage sous des capuches, avec des lunettes de soleil, etc… ceci permettrait de fait de se solidariser avec celles et ceux qui décident de rompre avec la pacification des cortèges syndicaux et d’enterrer définitivement le modèle de manifestation bien sage.

[Transmis par mail, 13 septembre 2017]


Voir un article détaillé sur les manifs agitées ailleurs en France, notamment sur les affrontements à Nantes et à Paris.

Et une visite furtive et réussie au siège du MEDEF à Caen, alors que la manif syndicale battait son plein à quelques kilomètres de distance. D’où l’utilité de frapper là où les flics ne nous attendent pas.

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