Samedi 16 novembre 2019, plusieurs manifs et rassemblements ont eu lieu partout en France pour l’anniversaire du début du mouvement des « Gilets jaunes ». A Paris, Nantes, Toulouse ou encore Montpellier et Lyon, les manifs sont très vite devenues offensives.
Dimanche matin, le ministre de l’intérieur Castaner a annoncé 254 interpellations en France pour ce 53ème acte, dont 173 rien qu’à Paris. Le parquet de Paris faisait état pour ce dimanche de 155 personnes encore en garde à vue, parmi lesquelles 14 étrangers (Belge, Marocain, Américain, Suisse, Allemand…) et 8 mineurs.
Dans la capitale, la journée a commencé dès 10h, où à la porte de Champerret, des manifestant.e.s ont investi le périphérique avant de se faire gazer par les flics.
Mais c’est sur la place d’Italie à partir de la mi-journée que la révolte a commencé à s’exprimer : barricades érigées sur la place puis incendiées, vitrines de la banque HSBC et du centre commercial Italie 2 fracassées, panneaux publicitaires flambant neufs et trottinettes électriques en feu, pelleteuse de chantier et voiture de la mairie brûlées…, tandis que des manifestant.e.s barraient la route aux pompiers venus éteindre les feux de la colère. La stèle en hommage au maréchal Juin, boucher en chef de la guerre de 14-18, fervent pétainiste et partisan de l’Algérie française (et plus globalement de la colonisation française en Afrique), a été mise en morceau pour fournir les émeutier.e.s en projectiles.
De nombreux cortèges sauvages ont sillonné plusieurs arrondissements de la capitale au fil de la journée : entre place d’Italie et Bastille, les bâtiments de Natixis et de la Caisse des dépôts sont attaqués sur l’avenue Pierre Mendès-France ; les banques, leurs DAB et plusieurs commerces ont subi quelques attaques dans le XIVème arr. (comme dans la rue Bezout par exemple). Dans les rues du Marais, quelques commerces ont été expropriés et des vitrines de magasins de luxe fracassées. Sur les images d’une vidéo, on voit des flics pris en chasse par des enragés se réfugier dans une laverie. S’en suivent de longues minutes durant lesquelles mobiliers de chantier et barrières tombent les uns après les autres sur les condés acculés. Puis en début de soirée, une déambulation sauvage est partie en direction du méga centre commercial de Châtelet-les Halles où en chemin une voiture de police a été retournée et une voiture de la douane détruite devant la préfecture de police. (cf un compte-rendu de Paris-luttes)
A Nantes, la manif de près de 1500 personnes s’est faite gazer peu de temps après s’être élancée, ce qui en réponse a fait voler divers projectiles sur les flics ; des panneaux publicitaires et des vitrines de commerces ont été brisées, notamment celles des MacDonalds de Bouffay (comme d’habitude!) et Carré Feydeau (qui s’étaient pourtant protégés de plaques en bois), d’H&M, d’une agence SFR des Galeries Lafayette, des caméras de surveillance sabotées (dont celles de la caméra de la Banque de France arrachée). Les murs de la préfecture et de l’Hôtel du Département ont été repeints de quelques tags, comme « Moins de chaînes, Plus de chênes » ou encore « plutôt vandales que vendus ». La porte de la préfecture a aussi été enfoncée à l’aide de panneaux de signalisation.
Chose rare lors de manifs à Nantes : le cortège est parvenu à déjouer les forces de l’ordre et à s’engouffrer dans l’hyper-centre. Au total, 4 personnes ont été interpellées.
Plusieurs milliers de personnes se sont affrontées à la police à Toulouse, Lyon et Dijon, après s’être fait gazer dès le début du rassemblement. Dans la capitale de Haute-Garonne, il y a eu plusieurs feux de poubelles, ainsi que des destructions de panneaux publicitaires/d’abribus ainsi que d’une barrière de péage ; des caméras de surveillance ont été mises hors-service. 23 personnes ont été interpellées. En fin de matinée, vers 11 heures, la préfecture recensait plusieurs points de rassemblement sur la Haute-Garonne, notamment aux abords de ronds-points et des temples de la consommation: Toulouse Lalande, Tournefeuille (SOCAMIL), Colomiers (zone de Perget), Eurocentre, Ramonville, Montastruc la Conseillère, Balma (centre commercial Auchan), Villefranche de Lauragais, Garidech, Muret (rond-point Mercedes), Ayguevives, Estancarbon (D817) et Revel (rond-point du forum).
A Montpellier, environ 1 500 personnes ont tenté d’envahir le centre commercial ‘Odysseum’ mais elles ont été repoussées par les forces de l’ordre. C’est alors que la permanence du député LREM de l’Hérault Patrick Vignal s’est fait attaquer : une vitre a été brisée et des tags inscrits sur sa façade.
Stèle en hommage au maréchal Juin…
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