« Il effectuait des livraisons de colis en montagne depuis plusieurs mois en Isère, jusqu’à sa disparition des écrans de contrôle vendredi 29 mai. Un drone exploité par la société DPD France, filiale du groupe La Poste, est activement recherché par les équipes techniques. Sa disparition reste « inexpliquée » mais « l’acte de malveillance n’est pas exclu », a-t-on appris auprès du groupe, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
L’appareil venait d’effectuer un vol « sans encombre entre Fontanil-Cornillon et Mont Saint-Martin » lorsque sa trace a été perdue sur le trajet retour. Les conditions météo, très bonnes ce jour-là, ne peuvent pas être à l’origine de l’incident. Et le système de géolocalisation n’est plus fonctionnel, compliquant les recherches.
Il effectuait des rotations entre les deux communes depuis novembre 2019. Des localités situées à 3 kilomètres l’une de l’autre à vol d’oiseau, mais difficiles à rejoindre par les routes escarpées. Il faut 8 minutes au drone pour réaliser le trajet contre 20 minutes à un livreur. « C’est un moyen de transport intéressant en zone de montagne. Cela représente une économie de temps et de risque routier », souligne une porte-parole de La Poste, ajoutant que l’appareil est non-polluant.
Mais les vols avec de « vrais » colis sont encore assez rares. Le drone peut parcourir jusqu’à 15 kilomètres et porter au maximum 2 kilos à une vitesse de croisière de 30 km/h, limitant les possibilités. Il livre en moyenne huit colis par mois mais effectue des vols tests chaque jour, ce qui était le cas au moment de sa disparition.
« Même s’il ne s’agit pas d’un vrai colis, on engrange de l’expérience et des heures de vol », reprend la porte-parole du groupe. Cette ligne de livraison de colis par drone n’est que la deuxième ouverte en France. La première a été mise en place dans le Var en 2016. Près de 190 vols y ont été réalisés, avec un taux de réussite de 95% – les mauvaises conditions météo ayant contraint à annuler des 5% restants.
Pourquoi et comment cette disparition est-elle survenue en Isère ? « Les équipes techniques ne s’avancent pas sur la cause pour le moment », indique cette même source, émettant une hypothèse : l’installation de brouilleurs qui auraient pu causer l’incident et empêcheraient de remettre la main sur l’appareil. Le drone affiche 550 heures de vol à son compteur, sans aucune défaillance signalée jusqu’à vendredi.