Solidarité avec la résistance à la prison de Bässlergut
La semaine dernière [entre le 2 et le 8 décembre 2019, NdT], un acte de résistance s’est produit à la prison de Bässlergut. Des prisonniers d’une aile du centre de rétention n’ont plus accepté les harcèlements et les provocations des gardien.ne.s et les ont contraints à quitter le quartier. Ils ont pu garder le poste libre pendant un certain temps jusqu’à ce que la police revienne avec des armes à feu et des chiens de combat. Par la suite, trois détenus ont été enfermés en isolement pour une durée de 10 à 15 jours.
Le dimanche 8 décembre déjà, les personnes enfermées ont été saluées avec des feux d’artifice et des slogans lors d’une balade nocturne autour de la prison. Vendredi 13 décembre, dans l’après-midi, un autre rassemblement a eu lieu devant l’aile du centre de rétention où sont enfermés les hommes afin de se solidariser avec la résistance. Le groupe est passé devant la prison avec des banderoles, de la musique et des slogans. De l’extérieur, par-delà les innombrables murs et barbelés, cela a montré que tous n’étaient pas sous l’emprise de la croyance en la trinité « Nation, Frontières et expulsions ». Les prisonniers ont répondu aux slogans du rassemblement par des cris « Liberté ! Liberté ! ».
Les centres de rétention sont le fondement et le moyen de choix pour faire appliquer le régime migratoire européen. Être devant ces prisons ne cesse d’illustrer de la manière la plus brutale à quel point « l’Europe Forteresse » est réelle.
Chaque semaine, des personnes sont enfermées à Bâle parce qu’elles se prennent le droit de voyager – un droit qui est un privilège incontesté et tout naturel pour celles et ceux en possession d’un passeport, qui leur permettent de voyager sans visa dans 170 États. Les personnes en prison ici se voient refuser un droit fondamental, qui ne les prive pas uniquement de leur liberté individuelle, mais aussi de l’accès aux soins médicaux, aux contacts avec leurs proches et bien plus encore.
La lutte contre le régime migratoire et la résistance antinationale ne doivent pas oublier les personnes qui sont derrière les murs, ce contre quoi nous luttons. Tant que les murs tiendront, des gens y seront enfermés derrière. En communiquant par-delà les murs, on peut briser la division et ainsi aussi saper la domination.
Notre solidarité s’adresse également aux femmes incarcérées dans le centre de rétention de la prison de Waaghof.
La résistance est solidarité, la solidarité est résistance !
[Traduit de l’allemand de Barrikade.info, 15.12.2019]