Dimanche 17 novembre 2019, c’était l’anniversaire du mouvement des « gilets jaunes » partout en France. A Calais, une centaine de personnes, avec et sans gilet, s’est rassemblée au pied de l’échangeur 43 de l’A16, au niveau du rond-point, dès le début de matinée. La tension est montée crescendo au fil de la journée. Peu avant 15 heures, un homme de 19 ans a été interpellé et placé en garde à vue après avoir jeté des pierres sur les flics. A la nuit tombée, vers 17h, une trentaine de personnes a déambulé sauvagement en direction du centre-ville: des poubelles sont renversées et brûlées dans les rues Edgard-Quinet et du Vauxhall, des sucettes publicitaires brisées; dans le quartier du Fort-Nieulay, une benne à verre est placée en plein milieu de l’avenue Salengro avant d’être incendiée. Vers 22 heures, la route départementale 940, au niveau du rond-point du Channel est de nouveau endommagé par de multiples feux. Au total, 6 personnes ont été interpellées pour cette soirée tumultueuse.
« Pour rappel, début septembre, la voirie entre les ronds-points de Jardiland et du Channel avait été remise à neuf après trois nuits de travaux programmées par le conseil départemental pour un montant de 200 000 €. » La mairie avait alors à coeur d’effacer les traces des occupations de rond-points de l’an dernier.
« Fin 2018, la mobilisation des Gilets jaunes a aussi suscité des débordements en marge des manifestations, dans les mêmes conditions mais dans des proportions parfois bien plus importantes. Dans la nuit du 1er au 2 décembre, avenue Salengro, des voitures ont été incendiées, des abribus cassés, des stations-service, des commerces, des distributeurs de billets vandalisés. Douze personnes avaient été placées en garde à vue cette nuit-là. Lors d’un bilan global des dégâts, réalisé au printemps, la facture globale pour la ville s’élevait à 300 000 €. Avenue Salengro, le garage du Moulin, sévèrement touché avec cinq voitures brûlées et trois autres vandalisées, évoquait environ 150 000 € de dégâts à l’époque.
Récit de la soirée par les journaflics locaux:
« Vers 17 heures, des manifestants, notamment des adolescents, ont entamé une opération escargot à vélo. La manœuvre se serait transformée en blocage de la rue de Tunis, que les policiers auraient demandé de lever, avant de disperser la foule à l’aide de grenades lacrymogènes. Incommodés par les fumées, les militants ont reculé vers le rond-point du Channel. Plusieurs sont partis en direction du quartier du Fort-Nieulay.
Vers 18 heures, un conteneur placé en plein milieu de l’avenue Salengro a été incendié, de même qu’un conteneur Le Relais, rempli de sacs de vêtements pour les démunis. Les flammes ont rapidement été circonscrites. Une demi-compagnie de gendarmes a été appelée en renfort au rond-point de Jardiland, où les manifestants (quasiment aucun ne portait de gilet jaune) semblaient converger de nouveau vers 19 heures. Un jeu du chat et de la souris s’est alors mis en place entre les forces de l’ordre et une trentaine de personnes, qui se livraient à des dégradations de mobilier urbain en se dirigeant vers le centre-ville. On comptait, peu avant 20 heures, quatre interpellations au total, toutes pour des jets de pierres. Les personnes impliquées ont été placées en garde à vue. » (Source: La Voix du Nord)
La veille, samedi, lors d’une action au rond-point de Jardiland, les CRS en civil ont eu une petite frayeur. Ces derniers étaient à bord d’un fourgon, de retour d’une pause-déjeuner. Un homme aurait tenté d’ouvrir la porte du véhicule et le ton serait rapidement monté. Il devrait être convoqué par la police pour « incitation à l’émeute ».
[Repris de la presse locale]