Lyon : Par où faire passer la manif ? Par la rue piétonne en chantier – 7 mars 2020

Les « gilets jaunes » ont appelé à une grande manifestation nationale ce samedi 7 mars à Lyon, symboliquement pour l’acte 69. Une partie du cortège, composé essentiellement de personnes habillées en noir et cagoulées, a échappé à la surveillance des flics et ont saccagé la rue Victor-Hugo dans le 2e arrondissement. Plusieurs banques ont été attaquées dans cette rue piétonne, tandis que des barricades ont été érigées avant d’être enflammées.  

Deux rendez-vous ont été donnés pour la journée. Le premier à 13 heures, place Bellecour à Lyon. Le second, en début de soirée, au Gros Caillou, à la Croix-Rousse, pour une manifestation aux flambeaux. Mais jeudi 5 mars, la préfecture a pris un arrêté pour interdire « les cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs ce samedi 7 mars 2020, de 8 à 22 heures, dans cinq périmètres à Lyon ». Une large partie de la Presqu’île entre les places des Terreaux et Bellecour, mais aussi entre la rue Victor-Hugo et ses abords et la gare de Perrache, autour des centres commerciaux de Part-Dieu et Confluence, ainsi que dans le Vieux-Lyon.

barricade rue V. Hugo

Peu après 14h, les premiers affrontements se déroulent sur la place Bellecour, où les flics ripostent aux caillassages des manifestant.e.s par des lancers de grenade lacrymogène. Des heurts similaires se reproduiront de manière sporadique.

Peu après, les flics ont été pris de vitesse par la partie la plus enragée du cortège: elle a investi la rue piétonne Victor Hugo, actuellement en travaux. Grâce aux matos que fournit le chantier, des dizaines de personnes masquées et habillées de noir détruisent les vitres de plusieurs agences bancaires (Crédit Agricole, Société Générale, BNP Paribas) de la rue commerçante. « Les nombreux travaux de l’artère ont permis aux black blocs cagoulés de faire encore plus de dégâts, en se servant des panneaux comme d’armes.« (LyonMag, 07.02.2020)
Une cabane de chantier est incendiée.
Outre les destructions commises dans cette artère piétonne du capital, des parasols sur les terrasses de cafés sont cramés sur la place Bellecour, l’office de tourisme tagué. Des panneaux publicitaires sont fracassés. […]

S’ensuivront plusieurs heures de nasse sur la place Bellecour, les flics voulant empêcher les manifestant.e.s de l’après-midi d’aller grossir le cortège de la marche aux flambeaux.

Un bilan de l’après-m’ par les journaflics : « Plusieurs centaines de Gilets jaunes ont manifesté à Lyon pour un acte 69 très violent. Selon la Préfecture du Rhône, il y aurait eu 7 manifestants interpellés et 24 policiers blessés. L’un d’entre-eux a reçu un pavé sur la main. Côté manifestants, un «Comité de liaison contre les violences policières» a recensé 20 blessés, en se basant sur des informations de «street medics» (des secouristes de manifestations). Mais les autorités n’avaient connaissance que de trois cas.
Un adolescent de 16 ans a subi une double fracture de la mâchoire d’un tir de LBD, a indiqué son père à l’AFP, qui a critiqué l’attitude des forces de l’ordre qui ont gêné, a-t-il affirmé, l’arrivée des secours. Il compte porter plainte. […] » (LeProgrès, 07.02.2020]

 

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