Nantes (Loire-Atlantique) : Attaque vengeresse du Consulat de Grèce – 29 août 2019

Lundi 26 août à l’aube, l’Etat grec a lancé une vaste offensive policière contre le quartier Exarchia d’Athènes, dans le but d’expulser des squats de migrants/anarchistes et aseptiser ce quartier où des initiatives anti-autoritaires et anarchistes voient le jour depuis de nombreuses années.

Jusqu’à maintenant, 143 personnes migrantes ont été incarcérées, trois squatteurs.ses arrêté.e.s et quatre squats expulsés. Voilà le bilan de cet acte de guerre menée par l’Etat grec.

Des appels à la solidarité active ont été lancés depuis cette opération répressive de grande ampleur.

Dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 août, à Nantes (Loire-Atlantique), le consulat de Grèce, situé rue Léon-Jost au nord de la ville, a été attaqué à coups de marteau. Plusieurs vitres ont été détruites et un tag a été inscrit au feutre, faisant référence au quartier d’Athènes d’Exarchia, aux expulsions et aux affrontements en cours depuis lundi.

L’attaque a été revendiquée par « un loup » sur indymedia nantes, texte que nous reproduisons en intégralité ci-dessous.

[Reformulé de la presse locale, 29.08.2019]


Revendication en soutien à Exarcheia

Quelque part entre le 28 et le 29 août 2019, j’ai brisé la vitrine du consulat honoraire de Grèce, situé Rue Léon Jost, et inscrit au marqueur « STOP LOI ET ORDRE A EXARCHEIA ».

Ceci est un acte non violent.

Ses détracteurs le désigneront comme violent, comme le font toujours les dominants qui aiment à être seuls mètres du degré de violence. Tandis que « Loi et ordre », transférant des exilées vivant libres vers des centres d’enfermement, avec la complicité des fascistes d’Aube Dorée, ne serait qu’une opération de rétablissement de l’ordre, qu’une application des lois démocratiquement promulguées. Violente certes, car un enfant à qui on soustrait le toit au-dessus de sa tête, à qui on éloigne les visages qui faisaient apparaître un gigantesque sourire sur le sien, à qui on sépare des jouets qui l’émerveillaient et dont il se souviendra toute sa vie, ce n’est que violence qui lui est faite. Mais le monopole de la violence légitime étant accordée à l’État, les complices du pouvoir n’utiliseront jamais ce terme pour désigner ce que l’Autorité met en place pour sacrifier la liberté. Car selon ces complices, la violence est soit populaire et illégitime, soit policière et légitime. Jamais populaire et légitime à la fois.

Ceci n’était qu’une vitrine.
J’ai décidé d’éclater cette vitrine pour montrer qu’elle ne protège pas une entité invulnérable. À défaut de me battre directement contre les forces voulant détruire ce qui se vit dans le quartier d’Exarcheia, je le fais de là où je suis, là où je peux atteindre l’une des extrémités d’une tentacule de ce gouvernement grec, en vue de le faire reculer par réflexe, par peur, par instinct de survie. Si on veut abolir le pouvoir, les formes de vie comme celles déployées à Exarcheia doivent être défendues par l’action directe.
Défendre Exarcheia, je considère cette œuvre comme un moyen et une fin. Une fin car ce sont des individus qui là-bas sont chassés, expulsés, atomisés, à qui on fait l’injonction d’obéir, à qui on nie toute dignité. Un moyen car Exarcheia est un des exemples qui me permettent d’imaginer un monde sans Autorité, solidaire, ouvert et critique sur lui-même et les autres. Or j’ai eu besoin d’autres imaginaires pour sortir de la résignation que l’Autorité a voulu m’imposer toute ma vie.

Et si ceci n’a pas suffi, alors je reviendrai. Ou alors, une autre reviendra. Parce que ceci n’était qu’un avertissement. Et il se pourrait cette fois qu’à défaut d’obtenir ce que je souhaite par une méthode non-violente, alors je ne puisse qu’imaginer une méthode violente, face à la violence déployée par l’Autorité, se manifestant là par le gouvernement grec.

Un loup


Outre l’ambassade de Grèce à Paris, que l’on trouve au 17 rue Auguste-Vacquerie et la Maison de la Grèce au n°9 rue Mesnil, dans le 16ème arr., il existe de nombreux consulats partout en France: un consulat général à Marseille (54, rue Jean Mermoz), d’autres à Ajaccio, Bordeaux, Calais, Cherbourg, Grenoble, Le Havre, Lille, Lyon, Nice, Saint-Étienne et Strasbourg.

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