Vendredi 16 août, plus de 3500 femmes (chiffres de la police) ont repris les rues de Mexico lors de la manif appelée sous le slogan « No me cuidan, me violan », contre la police, après que deux jeunes femmes ont été violées par des flics.
Une chose semble évidente : ce n’est pas l’annonce récente de la maire concernant la suspension de six policiers accusés de viol qui a calmé la rage émeutière. Cette deuxième grande manif, partie de la place de la ‘Glorieta Insurgentes’, s’est soldée par l’attaque en règle d’un commissariat de police dans la calle Florencia, dans la Zona Rosa.
Dès le départ, les mecs étaient invitées à garder leur distance et à ne pas sortir leurs téléphones pour filmer. Les journalistes, lèches-bottes de l’ordre patriarcal et policier, ont parfois été chassés de la manif, ou tout simplement cognés en plein direct, comme ce fut le cas pour Juan Manuel Jiménez, reporter pour la chaîne ADN40. Ceux qui se collaient un peu trop près à la marche, prenaient des photos et/ou filmaient les manifestantes risquaient de se manger de la bombe de peinture.
La situation est très vite devenue encore plus incontrôlable que le lundi précédent : des barricades ont été érigées sur l’Avenida Insurgentes et le Paseo de la Reforma a été bloqué ; les murs et les façades de commerces tapissés de slogans antisexistes contre les porcs en uniforme. Des voitures ont également été repeintes et des vitrines brisées. Plusieurs stations de métro ont été vandalisées, en l’occurrence celles de Copilco et Balderas. La station ‘Insurgentes’ a été littéralement saccagée (distributeurs de tickets, tourniquets et mobiliers fracassés). Au moins 25 véhicules de la compagnie de transport de la ville (dont plusieurs bus) ont été endommagés: d’après la presse, le montant des dégâts est évalué à entre 500.000 et 1 million de pesos rien que pour les dégâts touchant les transports (stations de métro et véhicules).
La colonne de l’Indépendance, « l’Angel de la Indepedencia », colonne située sur le rond-point du centre de Mexico qui rend hommage aux « héros nationaux », a été recouverte de tags, ce qui a provoqué un tollé dans la presse du pays et chez les politiques. Le directeur de la sécurité publique, Jesus Orta, a déclaré que « tous les moyens seraient mis en œuvre pour retrouver les auteures ».
Le cortège a rejoint la Zona Rosa et la foule s’est mise à encercler le poste de police de Florencia. Là, des groupes de femmes encagoulées se sont emparé d’extincteurs et de pavés et ont tapé avec rage sur les vitres du commico. Les pompiers sont ensuite intervenus pour éteindre un début d’incendie dans la partie supérieure du bâtiment.
Saccage de stations de métro:
[Reformulé de la presse, 16.08.2019]