Dans la nuit de la Saint-Sylvestre 2019, un groupe d’action a utilisé la protection de la nuit et le bruit des feux d’artifice pour saboter des infrastructures du charbon et de surveillance du groupe énergétique de RWE autour de la mine à ciel ouvert de Hambach dans le bassin rhénan du charbon (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Par plusieurs attaques incendiaires ciblées, ce sont deux stations de pompage, un transformateur électrique qui alimente ces dernières et un mât de caméra infrarouge entre la forêt de Hambach occupée et le village déplacé de Mannheim qui ont pris feu.
Tout autour de la mine à ciel ouvert de Hambach (et de toutes les autres mines du même type) se trouvent des stations de pompage qui pompent les nappes phréatiques afin d’empêcher les inondations. De fait, le niveau des nappes phréatiques à Hambach va s’abaisser de plusieurs centaines de mètres sur le long-terme – avec des conséquences catastrophiques pour la nature alentour. Ces pompes sont très dispersées et donc difficiles à surveiller, ce qui en fait une cible facile pour le sabotage. Chaque pompe est composée de conduites d’eau qui peuvent être sabotées en les perçant ou en les dévissant, ainsi que d’une partie électrique qui constitue une cible pour les engins incendiaires. La plupart du temps, cette dernière est composée d’un petit boîtier d’alimentation et de la pompe. A de nombreux endroits, ces deux parties sont directement reliées, dans le pire des cas protégées par une clôture de chantier qui s’ouvre ou se franchit facilement. A quelques endroits, les pompes ont été posées dans des containers après qu’elles ont souvent surchauffé. Ces containers ont des portes faciles à ouvrir avec des pieds-de-biche ou des coupe-boulon (mais faut y aller assez fort). Les boîtiers d’alimentation sont également facile à ouvrir ou, lorsqu’ils sont munis de petites fenêtres vitrées, faciles à briser. Un mélange incendiaire, le mieux avec un retardateur, suffit à causer des dommages importants aux fils électriques qui sont à l’air libre. Cependant, faut faire gaffe, car les boîtiers d’alimentation conduisent parfois beaucoup de courant !
Les mâts de caméras peuvent être sabotés soit avec un marteau (niveau de répression moindre, mais ça fait du bruit), soit aussi en faisant griller les installations électriques, facilement accessibles, qui se trouvent sous la caméras (c’est pour ça que les incendies permettent que ça se fasse en silence et en différé, en plus de causer de gros dégâts). Et ça vaut le coup d’aller scruter la zone à l’avance (faire des repérages) du champ couvert par la caméra et d’agir dans l’angle mort de la/des caméra(s).
En règle générale, il faut faire attention au fait que certaines de ces stations aient des caméras, même celles équipées d’infrarouge, sans oublier le fait qu’il pourraient tout à fait y avoir des caméras dissimulées. A cet égard, les gens doivent parfaitement se masquer, penser à changer de vêtements et se débarrasser des vêtements de l’action une fois utilisés, ainsi que de faire attention à ne pas laisser de traces de doigts (mettre des gants, plusieurs couches) et de pieds (mettre des choses pour les couvrir). Des agents de sécurité patrouillent toute l’année autour de la mine à ciel ouvert de Hambach ; ce qui rend indispensable le fait de placer des guetteurs capables de donner l’alerte à temps, d’avoir prévu à l’avance les chemins de fuite et, si nécessaire, de barricader les routes pour bloquer les véhicules de patrouille. Même une petite barricade vite dégagée les contraint à descendre de leur véhicule, ce qui laisse le temps de s’enfuir.
Ça peut valoir la peine de mener plusieurs actions en même temps, coordonnées et synchronisées, afin de surmener les flics et les vigiles et de les contraindre à se diviser. .
Par ailleurs, ça peut être intéressant de faire une diversion pour des cibles bien gardées. Toutefois, il convient de noter que juridiquement, il existe le danger que toutes les personnes qui participent à l’action puissent être accusées d’avoir pris part à d’autres au cas où une prétendue « association de malfaiteurs » puisse être construite.
Plutôt que débattre avec les dominants, de compter sur les élections et les pétitions, nous voulons être offensifs et lutter pour un autre monde. En même temps, nous prétendons aller au-delà des actions symboliques et intervenir dans les événements par l’action directe. Bien que ça ne réussisse pas toujours, nous considérons que c’est une approche bien plus réaliste que d’attendre à ce que les conditions objectives soient réunies pour changer les choses.
L’État impose violemment les intérêts des grandes entreprises aux dépens de l’environnement et du climat, ainsi que de nos conditions de vie. Ce n’est pour nous simplement pas acceptable. Nous ne resterons pas les bras croisés plus longtemps.
Le fait que le lignite et la justice climatique soient devenus des thèmes aussi importants aujourd’hui n’est pas lié, comme on le dit souvent, aux actions de masse de ce qu’on appelle désobéissance civile, mais à des actions très diverses et variées contre le lignite ces dernières années. […]
Plus d’infos sur les luttes autour de la forêt de Hambach sur hambacherwald.org et des conseils et des outils pratiques pour le sabotage sur chronik.blackblogs.org, https://militanz.blackblogs.org, dans la brochure PRISMA Anarchist Cookbook, Radikal, etc…
Par exemple, vous trouverez aussi des informations autour de la sécurité lors des actions dans la brochure Conseils de sécurité pour les activistes de l’ABC Dresde et dans la brochure Luchs sur la surveillance
Dans l’offensive contre le lignite, la destruction du climat et le capitalisme.
Réservons une année brûlante à RWE et à la police !