Ces deux derniers mois à Genève, les attaques contre des rouages de l’exploitation animale s’enchaînent. Une dizaine de bouchers, charcutiers et autres foureurs ont vu leurs vitrines brisées nuitamment. Un MacDo a aussi fait l’objet d’une attaque similaire. Après les caillassages des boucheries du Molard, de Champel et des Grottes à la mi-mars, voici un petit aperçu des attaques antispécistes de ces dernières semaines:
Dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 avril, la grande boucherie du Molard a été prise pour cible: deux des trois vitrines ainsi que la porte vitrée ont été brisées par des jets de pierres et des coups de marteau. Un autocollant « SPECISTE » a été collé sur une d’entre elles. Outre les dégâts matériels, une bonne partie de la marchandise exposée en vitrine a été abîmée par des bris de verre et devra donc être jetée. Au total, le dommage subi pourrait avoisiner les 15’000 francs. Le patron raconte que « depuis plusieurs mois, on tague notre devanture ou on nous colle des affichettes nous traitant d’assassins, de meurtriers. Et ce, même en pleine journée ».
Le lendemain, le patron de la boucherie de Champel craignait d’être le prochain sur la liste… Et ben ça n’a pas loupé. Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 2h du matin, deux grandes vitrines sont explosées par des jets de pavés, ainsi que la vitre de la porte d’entrée. Deux pierres rondes ont touché les présentoirs réfrigérés à l’intérieur; une troisième a même fini sa course en laissant son impact contre la porte métallique du réfrigérateur.
Dans la nuit de samedi à dimanche 15 avril, c’est au tour du boucher Eric Muller d’être visité, rue et place des Grottes. Côté rue, des projections de peinture rouge-sang dégoulinant jusqu’au marbre; côté place, des autocollants dénonçant les abattoirs.
Quelques heures après le 1er mai, certain.e.s décident de continuer à faire la fête à l’exploitation, avec un faible pour les travailleur.e.s qui tirent profit des cadavres: la boucherie de la rue des Eaux-Vives, « Faure-Malan », se mange trois pavés et autant de vitrines brisées. Des autocollants ciblant le spécisme sont également apposés sur la devanture.
Dans la nuit du 2 au 3 mai, le McDonalds de la Servette est caillassé depuis la rue par un groupe d’individus cagoulés aux alentours de 4h00. Plusieurs vitres sont détruites. Les assaillant.e.s auraient été aperçu.e.s de loin par une équipe de nettoyage travaillant à l’intérieur du commerce. L’inscription «antispécisme» a également été taguée sur la façade.
Dans la nuit du 3 au 4 mai, la boucherie des Palettes et une charcuterie aux Communes-Réunies se réveillent elles aussi avec des vitrines brisées… Le patron de la boucherie des Palettes a pour sa part évalué le montant des dégâts à environ 20 000 francs pour ses cinq vitrines brisées.
La dernière attaque en date remonte donc à la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 mai.: la boucherie du Molard reçoit une deuxième visite. Des gros impacts de jets de pierres recouvrent les vitres toutes neuves. La précédente attaque remontait a à peine trente jours.
Les dégâts commencent à devenir important semaine après semaine: la société patronale des bouchers charcutiers de Genève a envoyé un courrier au conseiller d’État en charge de la sécurité, Pierre Maudet, pour demander plus de protection et de surveillance des commerces visés. Une autre association patronale, la NODE, qui compte de nombreux membres parmi les petits commerçants, compte elle aussi se plaindre auprès du même Maudet, mais aussi d’Olivier Jornot, le procureur général.
Enfin, on apprend le 11 mai qu’un communiqué de revendication est parvenu aux médias locaux: « Leur objectif, expliquent-ils, est de créer «des dommages économiques aux commerces qui font du profit sur la mort d’individus qui voulaient vivre, dans le but que ces lieux ferment.» Ainsi, casser des vitres s’inscrit dans une réelle stratégie de sabotage«
Dans la nuit du 23 février, quatre restaurants, le magasin Noël Fourrures SA et le hall de la gare Cornavin avaient été pris pour cible, soit avec de la peinture soit avec pavés et marteau. Le 21 mars, une personne a été interrogée par la police. Mais il n’a rien déclaré et a été libéré.