Samedi 3 mars, en milieu de soirée, une balade ingouvernable est passée dans le centre-ville d’Hamilton, en Ontario. Des dizaines de commerces (bars et magasins) et de voitures de luxe ont été attaqués. Il y en aurait pour plus de 100.000 dollars de dégâts.
Aux alentours de 22h, une balade d’environ 30 personnes, toutes de noir vêtus et cagoulées, ont déambulé dans la centre-ville d’Hamilton, derrière une banderole clamant haut et fort: « nous sommes ingouvernables ». Les bourges, qui profitaient de leur samedi soir pour trinquer, n’en croient toujours pas leurs yeux, comme le rapporte une bourgeoise du secteur: «Soudainement, entre 25 et 30 personnes habillées comme des ninjas ont descendu la rue avec cette immense bannière et des feux d’artifice […] C’était épeurant ». C’est bien leur monde de propriété et de marchandises qui a volé en éclats à travers le fracassage de dizaines de vitrines de magasins et de banques. Les voitures de luxe garées dans le quartier n’ont bien sûr pas été épargnées. Au milieu des fumigènes, des oeufs de peinture ont également volé sur les façades et de nombreux tags sont venus redécorer la ville aseptisée. Sur les coups de 22h, la police, alertée par des badauds, a envoyé deux agents sur les lieux. Mais ils n’ont pu que constater le saccage, impuisssants, contraints à se replier sous une pluie de pavés.
Quelques minutes plus tard, ce sont plusieurs unités de police qui se sont rendus sur les lieux pour mettre fin aux attaques à la propriété. Mais à peine arrivés, tout le monde avait disparu. Aucune arrestation n’a eu lieu. Dans leur fuite, des k-ways et autres affaires ont été récupérés par les flics, qui ont annoncé procéder à des analyses.
La police a indiqué qu’elle enquêtait sur un éventuel lien entre cette manifestation et la tenue d’une foire aux livres anarchistes qui se tenait dans une école secondaire durant la fin de semaine.
D’après les estimations de la police d’Hamilton, les dégâts sont estimés à pas moins de 100.000 dollars.
Enfin, il semblerait que cette balade ingouvernable s’inscrit dans le contexte d’une lutte globale contre l’embourgeoisement urbain, et ce depuis plusieurs mois: les premières attaques remonteraient à juin 2017, selon un bourgeois du secteur de la rue Locke. Il y aurait eu une douzaines d’attaques contre bars et magasins, produits de la gentrification croissante du secteur.
[Reformulé depuis divers articles de presse]