Lundi 18 décembre 2017, les flics de la commission spéciale « Black bloc » ont tenu une conférence de presse sous les projecteurs des médias afin d’annoncer de manière officielle que la chasse à l’anti-G20 est ouverte. Ce n’est rien d’autre qu’un appel public à la délation. Pour cela, ils ont mis en ligne sur leur site des photos et vidéos de personnes soupçonnées d’avoir pris part aux émeutes du G20 à Hambourg. Ils font ainsi recours à des auxiliaires de police bénévoles pour identifier d’éventuels protagonistes de 100 délits commis durant ces trois journées de révolte. Sur son site, la police d’Hambourg regroupe les personnes recherchées en cinq domaines d’enquête : « Rondenbarg ; Elbchaussee [1] ; Welcome to Hell [2] ; Pillages et jets de bouteilles ». A ce jour, jamais l’Etat fédéral allemand n’avait mené de chasse à l’homme publique d’une telle ampleur.
« Oui, nous étions à Hambourg, oui nous sommes de celles et ceux qui ont participé aux émeutes. Oui, nous sommes encore là et nous continuerons à agir contre le capitalisme, le patriarcat, les frontières et tout ce qui fait partie du monde du G20. A tous les niveaux et par tous les moyens pour lesquels nous opterons.
Les personnes recherchées par les flics ne le sont probablement pas pour des délits isolées qui entrent dans des catégories, mais pour avoir pris part à une rébellion solidaire et couronnée de succès.
Les flics ont déjà pris soin d’exciter les médias avec les rafles du 5 décembre dernier afin qu’ils relaient ces avis de recherche publics. Chaque jour on a pu comptabiliser des publications de photos de suspects dans la presse « Springer » [3], des émissions spéciales sur le contre-sommet du G20 à la télévision d’Etat ou d’autres merdes semblables produites sur le même thème par les représentants des médias dociles et main dans la main avec les gardiens de cet existant.
Quelques conseils de sécurité sont donnés à celles et ceux qui seraient ciblés par cette campagne de dénonciation publique : comme garder son calme au cas où la personne se reconnaîtrait ou reconnaîtrait des potes à elle sur les photos des flics, d’en parler uniquement en face-à-face (sans passer par le téléphone, les réseaux sociaux (facebook, twitter…) et de n’engager personne (ne citer absolument personne ou aucun fait précis) lors des discussions en direct (dans les bars et les cafés, des oreilles de citoyens traînent) ; qu’au cas où une personne serait reconnue et dénoncée par un anonyme, des anciens camarades d’école, des voisins ou autres, il est important de ne pas perdre de vue que cette enquête des flics n’est pas accablante, malgré le foin médiatique qui l’accompagne [4], de refuser tout témoignage ou toute déposition et de prévenir les structures anti-répression du coin. Il est important aussi de ne laisser aucune place aux balances, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue, de se montrer solidaires des personnes ciblées et d’appeler à ne jamais coopérer avec les forces de la répression.
Peu importe si nous nous sommes retrouvés derrière des barricades en feu à Schanze [5] ou nous sommes allés à la grande manif annoncée de ce samedi, ne nous laissons pas intimider !
Allons clarifier notre position aux représentants des médias qui jouent aux auxiliaires de police !
La question n’est pas seulement de savoir ce que la police et ses adeptes ont vraiment le droit de publier et de collecter, mais aussi et surtout de savoir si nous voulons vivre dans une société de contrôle et de trahison. Parlez de la dénonciation dans vos milieux ! Nous sommes plus que jamais remontés à bloc pour lutter contre cette société de gestion, de rendement et de surveillance !
https://unitedwestand.blackblogs.org/
Quelques portraits de 50 des 300 flics ayant attaqué le Rigaer 94 l’an dernier à Berlin: