Saint-Laurent-sous-Coiron (Ardèche), France : Sabotage incendiaire de l’antenne relais de la Crête de Blandine

[Dans la nuit de lundi à mardi 18 juillet, l’antenne relais du col de l’Ecrinet à Saint-Laurent-sous-Coiron (Ardèche) a été incendiée. Ce sabotage a fortement perturbé les réseaux de plusieurs opérateurs mobiles ainsi que les canaux de transmission de chaînes de la TNT et de plusieurs radios, impactant près de 165.000 foyers d’Ardèche et de la Drôme. Cette antenne relais, qui couvre Privas, alimente aussi celles d’Aubenas, Asperjoc, Largentière, Les Vans, et Vallon-Pont-d’Arc. Un responsable régional de l’opérateur SFR explique que c’est un site stratégique qui a été pris pour cible puisque cette antenne en dessert une quarantaine d’autres. Selon les constatations des techniciens et des gendarmes, « le préjudice est énorme »: bien qu’il n’ait pas été chiffré, « il dépasserait largement les 500.000 euros ». Ci-dessous le communiqué de l’incendie, revendiqué par « Individualités sauvages »].


Les communications ennemies partent en fumée

Aux abords du col de l’Escrinet, point culminant de la route qui assure la liaison entre Privas et Aubenas; une antenne relais, une grappe d’ édifices d’inspiration militaire, une clôture de trente pas par trente pas, des logos bien connus, Bouygues, SFR, Free, Orange.

C’est là que nous décidons d’attaquer, là où sont concentrées les technologies nécessaires à la couverture de milliers de foyers en téléphonie fixe et mobile, en TV et Radio. Là où nous pouvons provoquer une syncope temporaire dans l’écoulement frénétique des informations et communications.

Le décervelage cathodique, l’abrutissement radiophonique ou l’aliénation profonde occasionée par les téléphones nous sont intenables. Nous faisons ici l’économie d’une critique argumentée des médias car leurs ravages manifestes obligent plutôt les imbéciles à les défendre qu’à nous de les condamner. Nous ne caressons ni l’illusion de démanteler les entreprises imputables de l’intoxication des consciences ni l’espoir de déclencher un réveil desdites consciences. Si certaines personnes se réjouissent de ce court répit dans l’enfer communicationnel tant mieux, les autres, on les emmerde. Qu’elles continuent à payer leurs abonnements, à acheter de nouveaux écrans, à mettre des tablettes dans les mains des enfants. Nous ne nous battons pas pour elles, au contraire, elles font partie du problème.

Partant du constat que la technostructure qui nous enchaîne est omniprésente, nous pouvons la saboter partout, tout le temps. En nous lançant témérairement à l’assaut de ses forteresses et/ou en perforant les points faibles et sensibles de ses remparts. Nous ne postulons aucune préférence stratégique, l’essentiel est d’attaquer. Tout ce qui peut nuire à la normalité mortifère de cette société qui nous a vu naitre par erreur peut être tenter. Avec ténacité.

À celleux qui nous lisent et nous avisent qu’il est trop tôt ou trop tard pour être offensif·ve. A celleux qui échafaudent Plans et Stratégies pour une éventuelle et lointaine révolution. A celleux qui s’accommodent et s’accoquinent avec les institutions et organisations des pouvoirs, qui refusent de rompre avec les logiques de composition, de séduction et d’instrumentalisation. A celleux qui fantasment sur de supposés sujets révolutionnaires qu’ielles entendent instruire, massifier et aiguiller vers le Grand Soir. Nous leur rappelons qu’ils n’y aura ni date ni lieu pour leur foutue révolution. Chaque instant demeure indistinctement propice à nos révoltes et à l’attaque contre l’ordre existant. Pourquoi attendre ? Agissons maintenant.

Aussi, dans la nuit du lundi 17 juillet nous avons pénétré dans le site Télécom de Saint Laurent Sous Coiron, coupé les clôtures, forcé les portes avec pince et pied de biche et foutu le feu avec de l’essence au matériel électronique de plusieurs locaux et antennes avant de rejoindre l’obscurité complice des bois.

Nous envoyons une pensée combative aux personnes qui assument leurs idées même face à la répression, aux personnes qui traduisent des textes rendant la communication possible entre les rebelles. L’attaque est aussi un état d’esprit, celui de refuser la logique de la soumission. Force et courage aux individualistes en Italie, aux compas en taule refusant la docilité, à celleux qui cherchent à défricher de nouvelles pistes pour s’en prendre aux pouvoirs en elleux mêmes, qui ne laissent rien passer, qui ont le courage de ne pas vouloir remettre à plus tard la domination qu’ielles créent. Plus grand chose à proposer à part des élans d’affection et quelques incendies.

Toujours en conflit,
Individualités Sauvages


En annexe une petite carte postale :

Chères compas, nous avons vu les belles images de vos vacances à Hambourg, vous avez l’air de prendre du bon temps! Cependant comme dans tous les week ends touristiques à l’étranger il y a toujours de moins bons souvenirs. Aussi nous nous posons quelques questions.

La première étant sans doute: mais qu’est ce que vous voulez au fond ? Si l’amusement que l’on peut tirer de ce genre de city trip nous sembles assez évident (visiter des sites touristiques, allumer des barricades, s’affronter avec la police, piller des magasins,ramener de petits souvenirs à ses proches…). Nous devons aussi assister au spectacle bien triste,celui du militantisme. Nous voyons ainsi des dissociation quant à des incendies de voitures de « prolétaires »,de pillages de magasins qui ne seraient pas assez capitalistes, nous voyons aussi que la critique des rendez-vous avec le pouvoir est une fois de plus balayée par cet argument imparable : « on s’en fout, on sera plein et on va foutre la merde ».

Bien sûr nous sommes pour la propagation du chaos mais le propre du chaos est d’être désordonné et imprévisibles. là nous assistons juste a une triste mise en scène. Le pouvoir est partout et les messes de l’ultra-gauche n’y changeront rien. Le propre de la guerilla est de frapper fort là où on ne l’attend pas. Qu’est ce que vous attendez encore de la société ? des médias ? du pouvoir ? des gens ? Vous y croyez encore à la révolution vous ?

Attaquons l’ennemi partout sans attendre ni demain ni les rendez-vous. Attaquons en nous-mêmes.

Pour la liberté ici maintenant,Pour la propagation du chaos ici maintenant.

Pour un anarcho-tourisme responsable.

[Publié sur indymedia grenoble, 18 juillet 2017]

Ce contenu a été publié dans Actions directes, Contre l'aménagement du territoire et l'embourgeoisement des quartiers, Contre la science et la technologie, Contre la société de contrôle et de surveillance, Réflexions sur l'action directe et la répression, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.