Dans la nuit du 15 au 16 mai à Limoges, deux cabanes et une remorque sont parties en fumée sur le chantier de déconstruction des immeubles des Portes-Ferrées, en vue d’y créer un futur écoquartier et donc de repousser toujours plus loin les pauvres et les indésirables.
« Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie s’est déclaré aux alentours de 1 h 40 du matin, entre les numéros 15 et 31 de la rue des Portes-Ferrées. Une remorque contenant du matériel et deux cabanes servant de lieu de stockage et de réfectoire pour les ouvriers ont pris feu. Les pompiers ont même dû évacuer une bouteille de gaz de propane dans une des cabanes pour éviter tout risque d’explosion. [… ]
La piste volontaire est privilégié par les enquêteurs concernant ce feu de chantier, car « la remorque était éloignée d’une quinzaine de mètres des deux cabanes ». En plus de ces deux foyers distincts, les ouvriers auraient, selon le chef de chantier, fait face à des actes d’incivilité et de dégradations depuis leur arrivée sur les lieux. Certains panneaux de chantier ont été tordus à certains endroits. En début de semaine, les ouvriers ont également découvert 28 panneaux couchés. »
Mardi 27 novembre 2018, une réunion publique a présenté le projet de rénovation des Portes Ferrées, destiné à devenir un éco quartier, d’un coût total de 45 millions d’euros. Ce projet « d‘urbanisme d’ampleur » a reçu officiellement le soutien de l’Agence nationale de rénovation urbaine début novembre, avec 7 millions d’euros promis par l’Etat. L’objectif est de relier le futur éco-quartier, qui sera composé d’espaces et de nouveaux commerces, par des pistes cyclables et des voies pour piétons, jusqu’au pont Saint-Martial et à la Vienne.
« Le choix est d’introduire plus de mixité sociale, ainsi « 205 logements sociaux seront déconstruits et la moitié reconstruit, mais ailleurs », a précisé Bruno Genest, président de Limoges Habitat. Place alors à des petites maisons et des appartements groupés, dans un espace faisant une large place à la verdure, avec un parc central. Une centaine de logements seront ainsi reconstruits à la place de ceux détruits, situés le long de la rue des Portes Ferrées, dans des bâtiment à l’état dégradé actuellement. […] À souligner que l’argent public ne sera pas le seul à être mobilisé : la centaine de logements reconstruits, dans des maisons individuelles ou du petit habitat collectif, seront portés par des promoteurs privés. Par ailleurs, « la Capeb, un syndicat professionnel des artisans du bâtiment, a prévu de s’installer dans l’ancien Lidl ».
La démolition des logements le long de la rue des Portes-Ferrées devraient débuter par leur désamiantage, en 2019 et 2020. La phase de réhabilitation des ensembles de la rue Domnolet-Lafarge s’étirerait de 2020 à 2024, date à laquelle les nouveaux logements devraient avoir été bâtis par les promoteurs privés. La fin de l’opération, avec les aménagements de voirie du rond-point de la place Henri-Queuille, interviendrait en 2025″.
[Repris du Populaire du Centre, 16.05.2019 et 28.11.2018]