Voici quelques traces d’attaques directes et de désordre en Italie contre diverses facettes de ce monde, qui ont pour la plupart eu lieu entre Noël et Nouvel An.
Turin, 1er janvier 2018: dégradations des voitures privées des flics de la mairie. Au cours de la nuit, plusieurs voitures personnelles des flics de la municipalité, garées via Bologna et reconnaissables par le coupon de la police municipale, ont été vandalisées: pare-brises cassés, rayures sur la carrosserie, sauts sur le capot. Il semblerait que deux personnes ont été repérées par les caméras de surveillance de la ville. Mais les deux avaient pris le temps de bien se dissimuler le visage avant d’attaquer, condition sine qua non pour se protéger un minimum de la répression). Pour un nouvel an joyeux et voyou !
Milan, 1er janvier 2018: la presse locale nous apprend que cette année, « le Sapin de la Légalité », décoré par « L’association des Policiers Italiens de la Piazza Ferrara », au coeur de Corvetto, n’est pas apprécié: au cours de la nuit de la St-Sylvestre, un groupe de gens l’a livré aux flammes.
Milan, 31 décembre 2017 : vers 21h, un cortège sauvage s’est formé et a déambulé autour de la prison de San Vittore. Quelques personnes de la manif ont posé plusieurs tags pour les détenus sur les murs de la taule et peu après, une des plus farceuses de la bande a introduit un puissant pétard dans la boîte aux lettres du local des surveillants de la prison: deux matons étaient présents, les rendant sourds quelques instants et nécessitant un contrôle auditif à l’hôpital. Ils en sont ressortis avec un arrêt de travail de 10 jours.
Montichiari¹, courant décembre 2017 et début janvier 2018 : les journaux locaux nous apprennent que le monument à la gloire de l’armée des Carabinieri, édifié dans le parc « Caduti di Nassiriya », a été vandalisé à trois reprises en l’espace de moins d’un mois : entre le 16 et le 17 décembre, un tag disant « Carabineri alla linea » est inscrit à la base du monument. L’action est revendiquée par des anarchistes. Dans la nuit du 30 au 31 décembre, la plaque de marbre en mémoire des Carabinieri est brisée. Enfin, dans la nuit du 3 au 4 janvier 2018, un tag disant » Parc Carlo Giuliani² – Flics assassins »est posé sur le monument. Apparemment, le système de vidéo-surveillance du parc ne fonctionne pas et il sera donc difficile de retrouver les responsables.
Assemini (Sardaigne) et Cagliari : les incendies contre les complices de l’armée commencent à se faire sentir…
Peu avant Noël à Cagliari, un véhicule de l’entreprise VITROCISET, un collabo notoire de l’armée, est parti en fumée.
Dans un article en date du 9.12.2017, la presse nous apprend qu’il y a eu plusieurs attaques incendiaires contre l’entreprise des frères Rubino (RubinoGru sas), une des sociétés sous contrat avec l’armée italienne. Le 30 septembre 2017 à Assemini, en Sardaigne, un des gros véhicules de la compagnie (une grue mobile) a été volontairement détruit par le feu. Les dommages s’élèveraient à plus de 10.000 euros. Les journaflics ajoutent que cette attaque incendiaire n’a jamais été revendiquée, ni sur la toile ni auprès des médias. Cet incendie fait apparemment partie d’une longue liste de sabotages incendiaires similaires, puisque les journaux aux ordres des flics et du capital en évoquent d’autres qui se sont déroulés dans les semaines précédentes, s’élevant à plusieurs millions d’euros de dommages.
La Sardaigne est, depuis les années 50, un gigantesque champ d’entraînement militaire pour les armées des Etats. L’Otan et diverses armées du monde effectuent des essais militaires en Sardaigne, conduisant à un saccage en règle du territoire et à une pollution environnementale accrue. Depuis plusieurs années, divers groupes s’organisent pour lutter contre ces exercices militaires.
Un article de Courrier International en date du 08.09.2014 fait état d’un gigantesque incendie provoqué par un exercice de l’armée allemande: le 4 septembre 2014, « en milieu d’après-midi, un essai de tir de l’aviation allemande sur la base militaire de Capo Frasca (dans le Golfe d’Oristano sur la côte ouest de l’île) “a provoqué un important incendie qui a détruit 35 hectares de maquis méditerranéen de grande qualité”, rapporte Il Manifesto. Le feu n’aurait été maîtrisé que dans la soirée. D’après plusieurs quotidiens italiens, la polémique a éclaté notamment à cause de la gestion catastrophique de l’incendie. Les miliaires de la base auraient en effet refusé d’accompagner les équipes terrestres du corps forestier pour leur indiquer les zones à risque d’explosion, les obligeant à utiliser – tardivement – un hélicoptère.
Saronno (Lombardie), nuit du 24 au 25 décembre 2017 : Tags contre la société marchande et la répression
Les journaux font part d’une balade particulière dans les rues commerçantes du centre-ville le soir de Noël. Plutôt que de laisser des cadeaux, les anonymes ont tagué des slogans contre la consommation et la répression. Parmi les magasins ciblés, on compte un « United Color of Benetton », dont ses vitres ont été taguées de slogans: « Assassins », « Santiago vit ! » et »Mort au capitalisme ».