Une nouvelle fois une tonalité pour le moins mitigée et de belles occasions manquées dans les rues de Caen ce vendredi.
La veille, une manif aux flambeaux rejouait les mêmes ballades que d’habitude. Arrivé devant la Mairie, le cortège bifurque du parcours déposé vers le lycée Malherbe, le plus gros bahut de Caen, où des lycéens et lycéennes subissent des pressions de la part du rectorat et de la direction. Les gardes mobiles bloquent le cortège. Une vingtaine de personnes commence à pousser, le reste des gens reste 20 mètres derrière, à bonne distance du dispositif… Après avoir récupéré les gens que les flics essayaient d’embarquer, ça se termine là.
Aujourd’hui, tout commence par un blocage du campus 1. A 14h30, un gros cortège de tête se place devant les syndics pour la manif. Un beau geste, une ambiance sympathique, mais il ne s’y passe absolument rien en actes. Le cortège constitue pourtant une grosse partie de la manif de 6000 personnes, mais suit raisonnablement le parcours déposé. Arrivé à la Pref, le dispositif policier est ridicule (la plupart des flics sont probablement au Havre où était prévue une manif régionale). Mais toujours rien ne se passe, si ce n’est un ACAB posé sur la porte. Un départ en manif sauvage s’ensuit, une barricade enflammée est constituée dans une ruelle à côté de la Pref, le mobilier urbain est utilisé comme barricades sur différents carrefours, des poubelles sont enflammées, un petit peu de casse mais pas grand-chose (alors que comme chacun et chacune sait, la destruction est une passion créatrice). Les flics finissent par se déployer avenue du 6 juin, envoient une poignée de grenades lacrymogènes, et il ne reste rapidement qu’une poignée de gens. Un cortège de quelques centaines de personnes se reconstitue et tourne en rond, perturbant un peu la circulation et faisant peur à quelques bourgeois et bourgeoises, mais on est loin de l’émeute. Des gens parmi les plus déterminés aident même les commerçants à ranger leur devanture extérieure… Il y aura quand même une disparition de quelques
chaussures d’un magasin. Au moins une interpell’.
Encore une fois, il ne manque pas grand-chose pour que ça parte, mais ça part pas… Alors que je n’avais jamais vu d’aussi petit dispositif policier à Caen, ce qui aurait permis de faire bien des choses.
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