Narbonne (Aude) : 21 peines de prison ferme sur les 31 accusés de la soirée émeutière au péage du 1.12.2018 – 7 janvier 2020

Le péage de Narbonne-sud avait été saccagé dans la nuit du 1er au 2 décembre 2018. Les auteurs s’en étaient pris aux locaux de Vinci autoroutes et du peloton de gendarmerie qui avaient été pillés et incendiés. Le procès s’était tenu en décembre dernier pendant dix jours contre 31 personnes – tous âgés d’une vingtaine ou trentaine d’années, pour la plupart au chômage ou en situation de précarité -. Vinci autoroutes avait chiffré les dégâts à environ dix millions d’euros. Les avocats des autres 48 parties civiles, en majorité des gendarmes qui avaient évacué les locaux face à la foule, avaient demandé des réparations solidaires de quelque 700 000 euros. Les jugements sur les dommages et intérêts ont été renvoyés au 12 mai.

Sur les 31 personnes qui ont comparu devant le tribunal, 21 ont été condamnées à une peine de prison ferme et trois d’entre elles ont fait l’objet d’une demande d’incarcération immédiate, deux autres ont été maintenues en prison (soit deux mandats de dépôt, deux maintiens en détention et un mandat d’arrêt). Kevin, 29 ans, a écopé de la peine la plus lourde, c’est-à-dire cinq ans de prison. Désigné par un autre des prévenus comme ayant été le conducteur de l’engin qui a servi à projeter un véhicule en feu sur la barrière de péage, il a nié les faits reprochés.

Deux crapules d’avocats au service de l’ordre… comme de droit

« L’amalgame que l’on pouvait craindre n’a pas été fait. La plupart des prévenus ici avaient leur place, mais ils devaient être sanctionnés à hauteur des responsabilités, ce qui a été le cas« , a indiqué Me Frédéric de Rinaldo, défenseur de Kelly, condamnée à trois ans de prison dont un an avec sursis sans mandat de dépôt. Mais, selon lui, « le fiasco est qu’il manque les vrais casseurs et pilleurs car pratiquement tout le monde a été relaxé pour le saccage et le pillage de la gendarmerie »

C’est un jugement « mesuré et équilibré. Les réquisitoires étaient pour l’exemple, le jugement est juste », a fait écho Me Stéphane Cabée, défenseur d’Adrien, condamné à deux ans dont 14 mois avec sursis. « Il manque à l’évidence les véritables auteurs de l’incendie de la gendarmerie. Il manquait des gens, mais le tribunal a bien individualisé les actes de chacun », s’est-il félicité.

[Repris de la presse, 07.01.2020]

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