Cayenne (Guyane) : Révolte incendiaire à la prison de Rémire-Montjoly – 1er avril 2020

Ce mercredi 1er avril 2020, une révolte a éclaté vers 8h à la prison de Rémire-Montjoly, près de Cayenne en Guyane. Entre 80 et 130 auraient pris part à la mutinerie, au cours de laquelle une aile de la prison a été en partie incendiée et du matériel de sécurité détruit.

Tout serait parti d’une embuscade tendue par un groupe de détenus à un surveillant pour lui voler ses clefs, selon le procureur de la République de Cayenne, Samuel Finielz.

La révolte s’est notamment concentrée dans deux quartiers de la prison. Des mutins ont mis le feu à leurs matelas, détruisant plusieurs cellules de l’aile n°3 du centre de détention. Selon France info, des détenus sont parvenus à monter sur le toit de la taule pendant un moment.

Les matons, qui se sont armés, se sont réfugiés dans la tour de garde en attendant l’arrivée de renforts. Un hélico de la gendarmerie a été déployée au-dessus de la prison pour suivre les mouvements des révoltés. 

Au vu de cette soudaine explosion de rage des prisonniers, les services de l’État ont alors enclenché le « Plan particulier d’intervention », permettant la coordination de l’ensemble des forces de l’ordre.
« Un escadron de gendarmerie mobile, l’antenne du GIGN, l’hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie et la compagnie de Matoury ont été notamment déployés. Soit environ 75 personnes mobilisées pour rétablir l’ordre, nous a précisé Daniel Fermon, sous-préfet, directeur général de la sécurité, de la réglementation et des contrôles. En outre, une vingtaine de pompiers, huit soignants du Samu et une partie assistance psychologique étaient sur place. »

L’ordre n’a été rétabli qu’en fin de matinée.

« La rébellion des détenus aurait un rapport avec leurs conditions de détention en ces temps de crise sanitaire. Les parloirs ont notamment été suspendus. Selon Daniel Fermon, les détenus auraient pu également avoir connaissance de mouvements similaires dans des prisons brésiliennes et hexagonales et vouloir le reproduire. Une enquête a été commandée par le procureur de la République pour le déterminer ».

[Reformulé de divers médias locaux (RCI et France-Guyane), 01.4.2020]

Ce contenu a été publié dans Contre la société de contrôle et de surveillance, Feu aux prisons, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.