Munich, Allemagne : Contre la ville des riches et ceux qui la défendent !

En solidarité avec deux personnes inculpées d’une centaine de tags au cours de deux nuits du mois de septembre 2017 à Munich. Une personne est actuellement incarcérée en préventive à Stadelheim.


Manif spontanée contre la répression et la prison

Vendredi 2 février, quelques personnes ont pris les rues du quartier Glockenbach pour s’opposer un peu au climat répressif munichois de la ville des riches schickimicki. En solidarité avec la personne incarcérée à qui l’on reproche d’avoir tagué des slogans contre les bobos, les flics, les nazis et les riches et qui est en détention préventive depuis quatre mois à Stadelheim.

Environ 30 personnes ont scandé des slogans tels que « Taule par taule, pierre par pierre, abattons les murs ! » ou « Contre les frontières et les lois, la liberté viendra seulement sans les taules » [1]. Un tract a été diffusé, des affiches collées et des papiers [2] jetés.

Ci-dessous le texte du tract :

Avec courage et solidarité

Contre la ville des riches et ceux qui la défendent !

Les 10 et 12 octobre 2017, deux personnes ont été arrêtées, à qui il est reproché d’avoir réalisé plus d’une centaine de tags sur des voitures, des portes de garage, des murs, etc…

Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière que l’État tente de se débarrasser des personnes qui ont exprimé leur rage contre l’ordre qu’il protège par l’un des moyens les plus simples, à savoir une bombe de peinture.

La plus âgée des deux personnes arrêtées qui n’a rien déclaré est jusqu’à présent en détention préventive. A la suite d’une véritable chasse au « pire tagueur de Munich » menée par les médias et les flics, on se sert du suspect, qui ne coopère pas avec les flics et la justice, afin de dissuader ceux qui ressentent l’envie ou des démangeaisons de se saisir d’une bombe de peinture. De plus, on tente de l’user et de l’isoler en le foutant en prison.

Il ne s’agit pas de savoir si les deux personnes arrêtées sont en réalité responsables de ces tags et de le condamner, car cela reste le travail dégueulasse des flics et des tribunaux.

Pendant des semaines, quelques individus sont sortis la nuit pour salir les trop nombreuses façades propres de cette ville, qui devient de plus en plus inhabitable pour les gens qui ont peu de thunes pour vivre, ou autrement dit, qui ont un comportement « inadapté ».

Ce que les flics veulent à tout prix empêcher, c’est la propagation d’une telle pratique d’action directe qui pourrait être une source d’inspiration pour toutes les personnes dont la rénovation urbaine complique de plus en plus la vie.

La répression étatique et les démonstrations de force de la police particulièrement impressionnantes que nous endurons sans cesse à Munich ne se dirigent pas uniquement contre ceux qui sont directement ciblés dans des cas isolés mais elles représentent également une menace contre ceux qui ne sont pas prêts à se soumettre à 100% aux règles établies par d’autres.

Mais si la répression fonctionne, c’est parce nous la laissons se produire.

Plus nous nous débarrasserons de la passivité, plus il sera difficile pour les flics de trouver des coupables isolés.

Ne nous laissons pas intimider et exprimons notre rage, peu importe où et de la manière que nous voulons !

Liberté pour tous !


Le soir, devant la prison de Stadelheim, on a pu entendre des cris encore plus retentissants tels que « Liberté pour les prisonniers ! » et des feux d’artifice sifflés en direction des murs de la taule.

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Un aperçu des tags (réalisés les 12 et 23 septembre 2017) pour lesquels ces deux personnes sont inculpées (voir plus d’infos sur ce sujet):

[Traduit de l’allemand d’Indymedia Deutschland, 3. Februar 2018]

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Notes de Traduction :
[1] Comme souvent, les rimes des slogans en langue d’origine se perdent une fois traduit dans une autre langue. Pour le premier : „Knast für Knast, Stein für Stein, reißen wir die Mauern ein!“ et le deuxième : „Gegen Grenzen und Gesetze, Freiheit geht nur ohne Knäste!“
[2] Des feuilles format A5 voir A6, sur lesquelles sont écrits un court texte (une ou deux phrases max)
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