Italie : Nouvelles de la lutte contre les frontières – Janvier 2018

Trente, Italie : Quiconque tente de traverser le col du Brenner finit par mourir. Train OBB bloqué

Depuis trois ans, les trois forces de police (allemande, italienne et autrichienne) se sont mises à effectuer des contrôles drastiques autour de l’axe du Brenner: environ 3000 personnes sans-papiers ont été arrêtées, dont 600 rien qu’au cours de l’année 2017. Compte tenu des contrôles au faciès réalisés dans les gares de Vérone et de Bolzano (notamment en empêchant les personnes noires de monter dans les trains internationaux OBB Vérone-Munich), de nombreuses personnes migrantes ont tenté et tentent de contourner la police de manière toujours plus risquée, en marchant le long des voies ou en se cachant dans les trains de marchandises. Six d’entre elles en sont mortes jusqu’à maintenant ou écrasées par des trains ou éléctrocutées par les lignes haute-tension au-dessus des wagons de marchandises, comme cela est arrivé à un garçon il y a deux semaines. Sans parler de celles qui sont mortes de froid en tentant de traverser le col du Brenner à pied. Ils n’ont pas construit de barrières au Brenner, mais l’ombre assassine de cette frontière est projetée sur un territoire beaucoup plus vaste.

Pour cette raison, un groupe de compagnon.ne.s a bloqué le train OBB de 17h59 à destination de Monaco vendredi 5 janvier 2018. Interventions au mégaphone, fumigènes et banderole sur laquelle était écrit: « Au Brenner comme ailleurs, les frontières assassinent! ». En ce qui concerne la vaste zone grise de collaboration avec la machine à contrôler et à expulser, il convient de noter que le conducteur du train,  contrarié par l’action, a tenté à plusieurs reprises de couvrir les interventions au mégaphone par le signal du train. « Mais comment certaines personnes agissaient dans les années 30? » De cette manière, précisément.

[Traduit de l’italien de roundrobin.info, 11.01.2018]


Revereto, Italie : « Plus jamais de camp »

Mercredi 3 janvier à Marco di Revereto, près de 100 demandeurs d’asile ont bloqué l’accès du camp aux opérateurs de la Croix-Rouge et de Cinformi (l’organisme qui le gère pour le compte de la province) de l’aube à midi. Depuis plus d’un an et demi, ces mineurs, pour la plupart originaires d’Afrique, sont entassés à 230 dans des containers, attendant que la Commission décide de leur sort. C’est ce qu’on appel « le premier accueil ». Bien qu’il existe de multiples raisons spécifiques à cette mobilisation (surpopulation, froid, manque d’accès à l’eau chaude dans les douches, épidémie de grippe, collectes de thune pour se procurer une antenne TV jamis arrivée…), que ce soit dans les discours ou sur les pancartes, ils ne demandaient pas une meilleure gestion du camp (ce à quoi médias et institutions ont tenté de réduire) mais de ne pas vivre dedans: « Plus jamais de camp de Marco ».

Le conseiller provincial aux politiques sociales a réussi à dire que la protestation était « difficile à comprendre » et que ceux qui sont hébergés ne peuvent pas espérer de « confort ». Si, comme tant d’autres racistes plus ou moins aigris et hyprocrites, il vivait ne serait-ce qu’une journée dans ces containers, il comprendrait. Mais comment pourrait-il le comprendre?

[Traduit de roundrobin]

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