Au sujet de rafles en Belgique

La semaine dernière, train Bruxelles-Liège Guillemins, 23h.

Nous voyons deux personnes se faire sortir des toilettes par les contrôleuses, qui les isolent sur une plate-forme en 1ère classe. Nous décidons d’aller voir ce qui se passe, mais ça a l’air de puer et c’est pas les chiottes. Un policier des chemins de fers en civil nous explique que les deux gars n’ont pas de tickets, pas de papiers, la police les attend déjà sur le quai de la gare.

On reste près d’eux, sans savoir ce qu’on pourra faire, au moins leur montrer qu’on les soutient. On en vient vite à s’engueuler avec le flic en civil qui voudrait qu’on s’en aille, mais c’est sans compter sur nous.

Arrivés à Liège, on sort par une autre porte pour les attendre sur le quai. Notre présence et nos cris dérange les contrôleuses et flics en civils qui attendent l’arrivée des uniformes occupés à arrêter un autre groupe plus loin. Les deux mecs profitent de la situation pour partir en courant. Deux filles, aussi flics en civil, les poursuivent, mais certains s’interposent et les gênent, les gars arrivent à s’enfuir.

Pendant ce temps, un autre groupe non présent dans le train essaye d’empêcher les flics et la sécurité d’interpeller une autre personne sur le quai. Les cris et les bousculades n’ont malheureusement pas suffi pour la faire relâcher et elle a été emmenée directement au comico présent dans la gare.
On retrouve un peu plus loin les deux qui se sont enfuis, parce que nous n’avons pas voulu que notre solidarité s’arrête là, on trouve une voiture et on passe la frontière.

Pour aller plus loin, quelques mots sur un ressenti.
J’étais désemparée quand c’est arrivé. Est-ce qu’on peut vraiment faire quelque chose, est-ce qu’ils veulent qu’on fasse quelque chose ? On est pas infaillibles, et la police et la répression sont bien là pour nous le faire croire. On a l’habitude d’entendre qu’on est impuissants, spectateurs du système politique qui décide sans notre avis. Notre frustration est détournée vers des illusions de pouvoir d’agir, en votant par exemple (haha). Mais la politique se passe aussi dans la rue, dans tous nos actes et nos non-actes : c’est plus facile de fermer les yeux, de dire qu’on y peut rien, c’est comme ça. Mais nous avons tou.te.s le pouvoir d’agir, de se poser des questions sur ce qui se passe chaque jour, dans la rue, dans les trains, sous nos yeux, et de refuser de collaborer.

On a pas fait grand-chose, être là, soutenir. On a montré notre désaccord. On a le pouvoir de le faire, et la preuve, ça a en partie marché. Agissons !

Des bambins sans couches qui chient sur francken

[Repris de Bruxelles Indymedia, jeudi 9 novembre 2017]

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